LA FDA IMPOSE désormais à tous les nouveaux antidiabétiques des études sur la sécurité cardiovasculaire à long terme. Dans ce contexte, l’étude internationale de phase IV SAVOR -TIMI 53 a randomisé en double aveugle 16 500 diabétiques de type 2 pour recevoir en association au traitement antidiabétique usuel – mais ne comportant d’incrétine- soit un inhibiteur de la DPP4, la saxagliptine (5 mg/jour, 2,5 mg/jour en cas d’altération de la fonction rénale) soit le placebo. Il s’agissait de patients à risque : diabète depuis près de 12 ans, HbA1c à l’inclusion entre 6,5 % et 12 %, antécédents de pathologie cardiovasculaire (78 %) ou de facteurs de risque multiples.
L’effet sur l’HbA1c est modeste, mais les investigateurs avaient toute latitude pour renforcer le traitement dans les deux bras. La saxagliptine permet à un plus grand nombre de patients d’atteindre une HbA1C ‹ 7 % à la fin de l’étude et d’intensifier moins souvent le traitement, au prix d’une petite augmentation des hypoglycémies mais sans majoration des hypoglycémies sévères.
Le taux d’événements du critère principal à deux ans – composite associant décès CV, IDM ou AVC est de 7,3 (versus 7,2 pour le placebo %) ; la saxagliptine prouve sa non-infériorité, avec un HR de 1 (0,89-1,12, p ‹ 0,001) mais pas sa supériorité (p = 0,99). La bonne tolérance CV se confirme dans tous les sous-groupes y compris chez les plus de 75 ans. « De façon surprenante, alors que les essais antérieurs suggéraient un effet protecteur sur le myocarde des incrétines, on constate une augmentation modeste mais significative des hospitalisations pour insuffisance cardiaque, remarque le Pr Michel Komajda, mais on attend de plus amples analyses ». En revanche « nous sommes totalement rassurés, concluait le Pr Deepak Bhatt (États-Unis), sur l’absence de iatrogénie non cardiovasculaire, qu’il s’agisse des infections, des fractures, des cancers du pancréas ou des pancréatites ».
Hot Line III : late breaking trial s on risk factors and diabetes
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