Trois conducteurs diabétiques sur quatre déclarent avoir déjà ressenti un trouble en conduisant mais 43 % avouent n’en parler à personne. C’est ce qu’il ressort d’un sondage BVA réalisé pour l’association Prévention routière et le laboratoire MSD à l’occasion de la journée mondiale du diabète du 14 novembre.
Menée entre mai et juin derniers auprès de 1 000 automobilistes dont un suréchantillon de 236 conducteurs diabétiques, l’enquête met en évidence un certain déficit d’information sur les risques liés au diabète et ses traitements sur leur conduite. À peine 44 % des diabétiques interrogés indiquent avoir déjà été sensibilisés aux dangers liés à leur maladie sur la conduite. Le médecin reste le professionnel le plus cité (35 %), devant le pharmacien (12 %), le médecin du travail et l’infirmière (4 %).
Parmi les principaux conseils délivrés aux diabétiques concernant leurs traitements, les patients retiennent principalement la non-consommation d’alcool (49 %), le fait d’avoir sur soi du sucre ou un aliment sucré (43 %), la non-prise de médicament le soir (28 %), la précaution de ne pas conduire à certains moments (24 %) ou de prendre le médicament deux heures avant de conduire (19 %). En pratique, 60 % des conducteurs diabétiques interrogés reconnaissent modifier leur conduite en prévoyant une collation dans leur véhicule (39 %), des pauses pour s’alimenter (29 %), en testant leur glycémie avant de partir (27 %) ou en évitant de conduire à certaines heures (17 %).
Sensibiliser aux signes d’alerte
Globalement, 56 % de ces conducteurs diabétiques se jugent « bien ou très bien informés » sur les risques d’altération de la conduite liés à la prise de médicaments.
Pour le Dr Christine Moisan, endocrinologue exerçant à l’hôpital de la Pitié-salpêtriere, cette enquête démontre « l’importance de bien discuter avec le patient en fonction de sa vie de tous les jours, ses besoins, ses contraintes, ses envies afin de pouvoir adapter au mieux le traitement ».
Le message essentiel étant de sensibiliser le patient diabétique à ne pas omettre de faire part en consultation les signes d’alerte classiques au volant : tremblements, sueurs, palpitations, petite fringale, étourdissement, troubles de la vision, ajoute le Dr Moisan.
Symptômes ressentis
Au cours des deux dernières années, 74 % des diabétiques indiquent avoir déjà ressenti au volant, fatigue (51 %), problèmes de vision (42 %), difficulté à se concentrer, irritabilité, anxiété, énervement (39 %), tremblements, engourdissement des bras ou jambes (23 %), altération de l’appréciation des distances et largeurs (22 %) ou palpitations (21 %).
En outre, 27 % des diabétiques déclarent avoir déjà ressenti les symptômes de l’hypoglycémie au volant. Ce sondage met enfin en lumière un certain décalage chez ces conducteurs : Moins d’un diabétique sur deux juge son état de santé « bon ou très bon », 80 % se considèrent aptes à conduire mais 74 % ignorent l’obligation réglementaire de consulter un médecin agréé par la Préfecture pour vérifier leur aptitude à la conduite.
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