Il existe une discordance entre la fréquence du goitre et le manque de preuves robustes disponibles pour la prise en charge. Un manque qu'a voulu combler une conférence de consensus coordonnée par le Pr Lionel Groussin-Rouiller et à paraître dans les « Annales d’endocrinologie », la revue officielle de la Société française d'endocrinologie. « Le caractère bénin du goitre simple explique le peu d’études réalisées malgré la fréquence », a-t-il expliqué au « Quotidien ».
Devant tout goitre, il est nécessaire de rechercher une éventuelle thyroïdite de cause auto-immune. Il faut éliminer une thyroïdite de Hashimoto ou une maladie de Basedow (anticorps antithyroperoxydase, antithyroglobuline, antirécepteurs de la TSH). Pour pouvoir parler de goitre simple, il faut demander systématiquement un dosage de la TSH.
« L’une des originalités des recommandations est d’orienter vers la recherche d’une origine génétique dans certaines situations, d’autant plus que le patient est jeune », a souligné l’endocrinologue de l’hôpital Cochin (AP-HP). Avant l’âge de 20 ans, il faut savoir rechercher à l’interrogatoire des antécédents familiaux de goitre, de pathologie maligne personnelle ou familiale ou d’autres manifestations cliniques listées dans le texte.
La prise en charge du goitre peut différer selon les âges de la vie. Ainsi, chez un sujet jeune présentant un goitre simple non nodulaire, on peut envisager des apports iodés, voire une hormonothérapie. « L’objectif est de faire régresser le goitre et de prévenir l’apparition de nodules en son sein », a rapporté le Pr Groussin-Rouiller. Chez le sujet âgé, la stratégie est différente, on va réfléchir en priorité aux approches dites non invasives (iode radioactif, thermoablation) et réserver la chirurgie aux situations plus complexes notamment en cas de signes compressifs. « Une vraie discussion va s’engager entre les spécialistes et le patient sur le positionnement des différentes stratégies », a ajouté le Pr Groussin-Rouiller.
Les recommandations ont visé à positionner la part respective de l’endocrinologue et du médecin traitant. « Après le diagnostic initial et la première année de suivi, l’endocrinologue peut organiser le suivi avec le médecin traitant pour une surveillance clinique, biologique et éventuellement échographique », a indiqué le Pr Groussin-Rouiller.
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