Depuis maintenant plus d’un an, nous vivons au rythme de la pandémie Covid-19. C’est une période difficile pour tous ceux qui ont été contaminés par le Sars-CoV-2 et gardent parfois des séquelles handicapantes, une période terrible pour tous ceux qui ont perdu des proches, des amis, des patients. Mais c’est aussi une période éprouvante pour tous, avec l’arrêt d’une partie de l’activité économique, des réunions familiales, amicales ou professionnelles et le passage progressif de toutes les réunions et congrès en format virtuel. Notre pratique professionnelle quotidienne a aussi été totalement bouleversée, avec l’obligation initiale de recourir à la télémédecine.
Cependant, dans chaque difficulté, chaque épreuve, on peut − et il faut − trouver un moyen de rebondir plus haut. Le développement de la télémédecine aura été une nécessité mais aussi une opportunité de communiquer de façon différente, notamment avec les personnes vivant avec un diabète de type 1 (PVDT1). Ainsi, au fil des téléconsultations, beaucoup de PVDT1, ont compris leur intérêt à être davantage proactifs dans la gestion de leur diabète, l’intérêt d’apprendre à analyser mais aussi, et surtout, à utiliser leurs résultats (1). Ces téléconsultations se sont parfois apparentées à des cours d’informatique, pour guider les PVDT1 dans leur appropriation des plateformes de téléconsultation et de téléchargement des données… et nous avons, nous aussi, dû nous adapter.
Contre toute attente, une amélioration des patients
Par ailleurs, cette crise a permis à certaines PVDT1 de prendre conscience de la fragilité de la vie et de la nécessité de la préserver, dans la durée, mais aussi dans la qualité. Contre toute attente initiale, des études ont montré une amélioration globale des paramètres de mesure du glucose en continu chez les PVDT1. Ainsi, pour ce congrès de la SFD 2021, j’ai pu reprendre les données de 80 PVDT1, parmi mes patients pour qui je disposais au 15 septembre 2020 de neuf mois de données sur la plateforme LibreView (2). Dans cette population, le temps dans la cible (TIR [70-180] mg/dL) s’est allongé d’une heure (passant en moyenne de 54 % à 58 % ; médiane : + 5 %) pendant les trois mois du premier confinement, versus les trois mois précédents, pour rester ensuite stable (57 %) durant les trois mois suivants. Cela, sans augmentation des hypoglycémies.
Et, parmi les 40 PVDT1 qui ont augmenté leur TIR de 5 % ou plus, l’augmentation moyenne du TIR était même de 8 % (53 % à 61 %), soit deux heures de plus par jour dans l’objectif. Ces 40 personnes avaient davantage bénéficié de téléconsultations que les 40 autres (50,0 % versus 42,5 %). Bien entendu, cela ne prouve pas une relation de causalité, mais doit nous inciter à étudier de plus près l’hypothèse d’un effet bénéfique − et durable − des téléconsultations et en analyser les modalités.
Exergue : Dans chaque difficulté, chaque épreuve, il faut trouver un moyen de rebondir plus haut
Point Médical, Dijon
(1) Picard S. Interprétation rétrospective des données du FreeStyle Libre en téléconsultation chez des patients ayant un diabète de type 1. Leçons tirées de la période Covid-19. Med Mal Metab 2020;14:421-8
(2) Congrès SFD 2021, CO 67
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