L’obésité est une maladie avec un aspect monogénique et polygénique. Dans la population européenne, la mutation la plus fréquemment retrouvée est celle de MC4R, responsable d’un appétit excessif. Dans les populations avec une forte consanguinité, cette mutation expliquerait 30 % des obésités sévères, tandis que 20 % sont liées à une mutation du gène de la leptine.
Les modifications de l’appétit sont liées à des anomalies de l’ADN non seulement qualitatives, mais aussi quantitatives, dénommées « copy number variants ». Les études menées sur le chromosome 16 ont montré que la délétion d’ADN est associée à un risque élevé de devenir obèse, tandis que l’excès d’ADN est lui associé à un risque de maigreur. Ceci a des conséquences cliniques, puisque la chirurgie bariatrique donne de moins bons résultats chez les patients ayant une délétion d’ADN.
Dans l’obésité commune, les études sur les jumeaux ont bien montré l’importance des facteurs génétiques, avec cette fois un aspect polygénique : il faut avoir de nombreuses mutations et une exposition à un certain environnement pour devenir obèse. Les travaux menés sur les « copy number variants » multialléliques sur une cohorte de 355 sujets issus de 152 familles, ont mis en évidence l’implication d’une région particulière du génome dans le risque d’obésité : la région de l’amylase salivaire, qui joue un rôle important dans la digestion des glucides à longue chaîne. Un faible nombre de copie de ce gène est ainsi associé à un risque d’obésité et à l’inverse, un grand nombre de copies protège de l’obésité.
D’après la communication du Pr Philippe Froguel, Lille
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