La maladie de Verneuil encore appelée hidrosadénite ou hidradénite suppurée est une inflammation chronique et récidivante des follicules pileux dans les zones où sont présentes des glandes sudorales apocrines. Sa prévalence en France est de 1 %.
Cette maladie peut altérer de façon importante la qualité de vie du fait de lésions douloureuses, suintantes et malodorantes et de cicatrices inesthétiques. Elle peut se manifester précocement par un kyste pilonidal ; elle débute en règle après la puberté et touche souvent la femme jeune en surpoids et fumeuse.
Une lésion élémentaire typique
Pour le Dr Olivier Join Lambert, microbiologiste à l’hôpital Necker, « si la physiopathologie de la maladie reste méconnue, il s’agit d’une maladie du follicule pileux probablement multifactorielle qui impliquerait notamment des facteurs génétiques (30 % de formes familiales) immunitaires et infectieux. Le diagnostic est clinique et relativement facile. L’interrogatoire retrouve la notion de nodules récidivants, des facteurs favorisants environnementaux (obésité, tabac) et dans 30 % des cas une histoire familiale d’abcès récidivants ». L’examen clinique met en évidence la lésion élémentaire typique : « à savoir un nodule centimétrique d’allure inflammatoire (rouge violacé, dur et très douloureux) localisé aux grands plis. Sont fréquemment touchées les aisselles, chez la femme les plis inter-mammaire et sous-mammaires, la région inguino-périnéale, et chez l’homme la région fessière, périanale et les organes génitaux externes ». D’autres localisations sont possibles : nuque, régions péri-ombilicales, péri-aréolaires et rétro-auriculaires. Le nodule peut se fistuliser à la peau, s’infecter et laisser sourdre un écoulement qui peut être purulent et malodorant, guérit difficilement et laisse une cicatrice. Fait remarquable indique le Pr Revuz, dermatologue à Paris, « l’examen clinique ne retrouve pas de ganglion ». L’examen microbiologique n’est pas nécessaire.
La classification de Hurley définit trois stades à la maladie, mais le passage d’un stade à l’autre est rare (il conviendrait plutôt de parler de grades) : un malade donné reste en général au même stade. Au stade 1 correspond un ou des nodules ou abcès sans fistule ni cicatrisation hypertrophique (80 % des patients sont de stade 1) ; le stade 2 à des nodules fistulisés et suppurant avec des espaces de peau saine entre les lésions d’une même région ; au stade 3 il n’y a pas ces espaces de peau saine et une inflammation importante de la région.
Importance du médecin généraliste
Il est important en médecine générale de faire le diagnostic qui est essentiellement clinique et ne nécessite aucun examen complémentaire. Il convient également de rechercher un diabète de type 2 chez l’obèse, des troubles digestifs ou des arthralgies (association possible à une maladie de Crohn, une SpA, un SAPHO). L’amaigrissement en cas de surpoids (régime avec diététicien), l’équilibration d’un diabète peuvent améliorer la symptomatologie.
Au stade 1 lorsque le patient connaît les prodromes annonciateurs d’une nouvelle lésion, le Pr Revuz préconise « un traitement antibiotique abortif (augmentin 3g/j pendant 5 jours, pris avant la poussée du nodule). Il permet souvent d’éviter le recours à la chirurgie d’urgence qui peut être mal vécue. Un traitement au long cours par cyclines ou par macrolides peut diminuer la fréquence et l’intensité des poussées ». Quand aux patients aux stades 2 et 3, ils relèvent d’antibiothérapie et de chirurgie, dans certains cas d’anti-TNF et nécessitent une prise en charge en dermatologie.
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