Ilumetri dans le psoriasis sévère

Almirall, un laboratoire biopharmaceutique historiquement espagnol spécialisé en dermatologie depuis 2014, a annoncé début décembre le lancement en France d'Ilumetri (tildrakizumab) pour le traitement du psoriasis en plaques sévère chez l'adulte nécessitant un traitement systémique. L'approbation pour le remboursement a été publiée au « Journal officiel » le 10 octobre 2020.

Le tildrakizumab est un anticorps monoclonal humanisé qui cible la sous-unité p19 de l'interleukine-23 (IL-23) : il inhibe la libération de cytokines pro-inflammatoires avec un impact limité sur le reste du système immunitaire. L'anticorps est administré sous forme d'injection à la semaine 0 et 4 dans la phase d'induction puis toutes les 12 semaines pour le maintien.

Cet anti-IL23p19 a apporté une analyse complète d'un ensemble de données à cinq ans (256 semaines). Les réponses mesurées par les scores cliniques PASI et PGA sont élevées et stables dans le suivi des études de phase 3, reSURFACE 1 et 2, totalisant plus de 5 400 patient-années d'exposition à l'anticorps.

L'efficacité évaluée par le score PASI 75 est ainsi maintenue à la semaine 244 pour 88,7 % et 92,5 % des patients, respectivement dans les groupes tildrakizumab 100 mg et tildrakizumab 200 mg. En termes de PASI absolu, 78,8 % et 82,6 % des patients ont maintenu un PASI absolu inférieur à trois respectivement dans les groupes tildrakizumab 100 mg et tildrakizumab 200 mg.

L'incidence des infections graves, des tumeurs malignes et des événements cardiovasculaires majeurs observés dans les essais cliniques était faible et similaire dans tous les groupes de traitement (étanercept ou placebo). L'événement indésirable le plus fréquent était la rhinopharyngite.

« Les biomédicaments ont révolutionné la prise en charge du psoriasis dans ses formes sévères et ses localisations invalidantes. L'extension de l'offre en matière de traitements biologiques permet d'enrichir la stratégie thérapeutique mise en œuvre pour améliorer la vie des patients, par la diversité des alternatives proposées », a rapporté Roberte Aubert, présidente de France psoriasis.