À l’instar d’autres maladies inflammatoires chroniques, comme certaines affections rhumatismales et les maladies inflammatoires chroniques intestinales, le psoriasis bénéficie depuis quelques années du développement des biothérapies. Ceci a conduit le groupe de recherche sur le psoriasis de la Société française de dermatologie à édicter ses premières recommandations sur le traitement systémique du psoriasis. Présentées fin 2017 à l’occasion des Journées dermatologiques de Paris, elles ont été publiées cette année en langue anglaise (1). Comme cela avait été précisé lors de leur présentation, elles seront régulièrement mises à jour pour intégrer les nouveaux traitements et les données de la littérature.
L’arsenal thérapeutique s’enrichit en effet progressivement, et en 2019, le premier inhibiteur sélectif de la voie de l’interleukine 23 a été mis sur le marché : le guselkumab (Tremfya, laboratoire Janssen-Cilag). Il est indiqué dans le traitement du psoriasis en plaques modéré à sévère chez l’adulte qui nécessite un traitement systémique.
Son efficacité et sa sécurité d’utilisation ont été évaluées dans 3 études cliniques de phase III, VOYAGE 1, VOYAGE 2 et NAVIGATE. Elles ont respectivement permis de démontrer sa supériorité sur le placebo et l’adalimumab et le maintien des bénéfices du traitement après son arrêt, et son intérêt en cas de réponse insuffisante à l’ustékinumab. Dans l’étude ECLIPSE publiée il y a quelques semaines, le guselkumab a montré sa supériorité sur le sécukinumab, un anti-IL17, sur le score PASI 90 à 48 semaines (2). Les réponses à plus court terme sur cette cohorte de plus de 1 000 patients avec un psoriasis modéré à sévère étaient similaires.
La délivrance même des biothérapies évolue. En juillet 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé a modifié les conditions de prescription et de délivrance de plusieurs d’entre elles, dont certaines utilisées dans le psoriasis : adalimumab, étanercept, golimumab, et certolizumab. L’initiation du traitement est toujours réservée à un médecin hospitalier spécialiste du psoriasis. Mais compte tenu de l’expérience acquise en pratique clinique et du recul en pharmacovigilance, il n’est plus nécessaire que le traitement soit réévalué annuellement en milieu hospitalier.
(1) F. Amatore et al., J Eur Acad Dermatol Venereol., 33, 464, 2019.
(2) K. Reich et al., The Lancet. 394, 83, 2019.
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