Le 7 janvier dernier, alors que se déroulaient les événements dramatiques de Charlie Hebdo, l’équipe de chirurgie plastique et de chirurgie de la main du CHU de Dijon réalisait une intervention exceptionnelle, en tout cas une première pour l’hôpital. Le Dr Philippe Rizzi et son équipe ont dû réaliser une réimplantation d’une main à l’avant-bras d’un jeune patient. « Ce type d’intervention a déjà été réalisé il y a une trentaine d’années. Elle est d’autant plus rare que des progrès ont été réalisés en matière de sécurité au travail », explique « au Quotidien » le Dr Rizzi. Le patient dont l’avant-bras a été entièrement sectionné au niveau du poignet par une fendeuse à bois a été transféré de la Niève au CHU de Dijon pour être pris en charge par le service de chirurgie plastique, référent pour les urgences mains.
Accueilli le Dr Marion Fleury, interne en chirurgie plastique, l’homme a pu être rapidement transporté au bloc opératoire pour une réimplantation, une première pour le Dr Rizzi, 31 ans, en poste au CHU de Dijon depuis le mois de novembre après son internat.
Plus de six heures d’intervention
À ses côtés, deux autres praticiens, les Dr Alain Tchurukdichian, chirurgien de la main, et le Dr Mukisch, orthopédiste. « L’amputation était nette. L’intervention a consisté en une succession de gestes techniques que nous réalisons quotidiennement, que ce soit pour la microchirurgie ou la chirurgie des tendons et des nerfs mais la difficulté était de pouvoir les faire en même temps sans se gêner et de le faire le plus rapidement possible », raconte le Dr Rizzi. L’enjeu : « que la main puisse rester le moins ischémiée possible » afin que cette « main survive », poursuit le chirurgien.
Si la technique est la même que pour une greffe de la main, les contraintes pour le patient ne sont pas les mêmes. Après une hospitalisation d’une quinzaine de jours, le patient a pu rentrer chez lui et poursuit sa rééducation avec de premiers résultats encourageants. « Il commence à pouvoir bouger les doigts et les tendons continuent à cicatriser. La repousse des nerfs est plus lente. Cette phase intéresse les neurologues car elle permettra de mieux comprendre ce qui se passe au niveau du cerveau dans ce genre d’intervention », indique le chirurgien. Des IRM fonctionnelles devraient permettre de suivre l’évolution.
Sur la photo (DR) : Marion Fleury (à droite), Dr Alain Tchurukdichian (à gauche) et Dr Philippe Rizzi (au centre).
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