On distingue l'infection postopératoire précoce, liée à des germes de type bacille Gram – ou S. Aureus, accompagnée de signes généraux importants, de l'infection plus tardive après la 6e semaine, plutôt liée à des germes opportunistes comme le S. epidermidis. Elles se repèrent par la persistance d'une sensibilité au niveau de la prothèse, sans signes généraux ni locaux marqués, en dehors des cas d'érosions laissant apparaître le matériel. « Le taux de 3 % d'infections est vraisemblablement sous-évalué et n'est valable que pour les implants simples en première intention. Il peut atteindre 8 % chez les diabétiques voire 10 à 30 % en cas de révision ou de la pose de matériel plus complexe, et le taux global serait plus proche de 10 % », indique le Pr Stéphane Droupy.
Les infections sont favorisées par le diabète, l'immunodépression ainsi que la ré-intervention pour des complications mécaniques qui multiplie par 2 ou 3 le risque infectieux.
La prévention repose sur le traitement préopératoire des foyers infectieux, dentaires, cutanés…, fréquents chez le diabétique, la qualité et la rapidité du geste opératoire. Les prothèses actuelles sont recouvertes d'antibiotiques ou d'un revêtement particulier qui permet de les tremper dans une solution antibiotique. Certains, en particulier aux États-Unis encadrent le geste d'une antibiothérapie générale, mais cette attitude n'est pas recommandée par la Société française d’anesthésie réanimation (SFAR) qui préconise une antibioprophylaxie par une dose unique de cefazoline ou de vancomycine. Il faut éviter hématomes et saignements, en laissant par exemple la prothèse gonflée pendant 24 heures et des pansements compressifs jusqu'au lendemain.
Évolution favorable dans 90 % des cas
Face à une infection, l'attitude actuellement beaucoup plus conservatrice, consiste à retirer tout le matériel, à prescrire une antibiothérapie probabiliste selon que l'infection est précoce ou tardive, et à laver toute la zone avec sept solutions de lavage successif selon le protocole de Mulcahy ; puis on met en place des implants souples sans système de pompe ni de réservoir pour éviter la rétraction qui réduit la taille de la verge et complique la réimplantation ultérieure. « Avec cette stratégie, l'évolution est bonne dans 90 % et la prothèse est réimplantée 3 ou 4 mois plus tard, des résultats qui permettent de dédramatiser cette complication et de rassurer le patient… et le chirurgien », conclut le Pr Droupy.
D'après un entretien avec le Pr Stéphane DROUPY, CHU de Nîmes
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