LA CHIRURGIE AMBULATOIRE connaît un essor inédit en Europe depuis quelques années. La première, mondiale, réalisée cet été à Lyon avec l’ablation d’un rein en ambulatoire par robotique s’inscrit en plein dans ce mouvement porté par les nouvelles techniques anesthésistes de récupération précoce (voir les « Quotidien » datés du 21/02/2013 et du 18/03/2013). Seule une équipe roumaine avait déjà réalisé une série de néphrectomies en ambulatoire, mais par voie cœlioscopique conventionnelle.
Pas de douleur postopératoire.
«Avec la voie vaginale, il nous restait un cap à passer, explique le Pr Philippe Paparel, chirurgien urologue au CHU de Lyon. Un retour à domicile le jour-même de l’intervention, c’était la suite logique que nous pouvions proposer aux patientes ». L’ablation du rein par voie vaginale, réalisée en tandem avec le Pr François Golfier, gynécologue, depuis trois ans maintenant (voir les « Quotidien » datés des 21/09/2010 et 24/01/2011) permet un lever précoce et une hospitalisation de très courte durée. Le niveau de douleur postopératoire est en effet très faible, constamment inférieur à 2 sur une échelle de 0 à 10, grâce à l’absence de cicatrice abdominale. D’autres équipes ont suivi leur exemple en France, comme à l’hôpital européen Georges Pompidou ou au CHU de Nice.
L’anesthésie.
Le rôle joué par les anesthésistes s’est avéré déterminant. « Il y a eu un échange de connaissances avec l’équipe de la clinique de la Sauvegarde à Lyon qui a réalisé une colectomie en ambulatoire, avec des confrères belges ». Le Dr Mouloud Khaled s’est chargé d’adapter et de mettre en place les protocoles de récupération rapide. « Si la voie vaginale peut être proposée de façon très large, les seules contre-indications étant l’endométriose et les sujets très âgés avec atrophie tissulaire, le mode ambulatoire s’adresse en priorité aux femmes jeunes en bon état général. Les deux patientes opérées cet été ont respectivement 37 et 41 ans », tient à préciser l’urologue. L’ablation totale de rein est réalisée dans 9 cas sur 10 pour cause tumorale et le restant pour rein non fonctionnel. La chirurgie conservatrice en cas de tumeurs est toujours privilégiée à l’ablation totale. L’unité a réalisé 15 ablations de rein par voie vaginale depuis août 2010 et 2 en ambulatoire. « Nous espérons augmenter l’activité à 10-15 néphrectomies par an, puisque nous avons le projet de mettre en place un protocole de récupération rapide chez les hommes ».
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