L’équipe de médecine fœtale de l’hôpital Armand-Trousseau (Paris) en collaboration avec les neurochirurgiens de l’hôpital Necker (Paris) a réalisé la première opération de chirurgie fœtale en France au terme de 5 mois de grossesse pour un cas de spina bifida. Cette intervention s’est déroulée au mois de juillet dernier avec une normalisation des anomalies cérébrales à 10 jours. L’accouchement a eu lieu le 9 novembre par césarienne à 8 mois. Le communiqué de presse de l’AP-HP indique que « le bébé ainsi que la maman sont en parfaite santé ».
Le spina bifida est la malformation la plus fréquente du système nerveux central, touchant en moyenne 1 grossesse sur 1 000. Dans plus de 90 % des cas, la malformation est diagnostiquée lors des échographies obstétricales. Outre des lésions irréversibles de la moelle et des racines pouvant compromettre l’acquisition de la marche et le contrôle des sphincters, il peut y avoir des conséquences cérébrales avec une hydrocéphalie.
L’expérience américaine en exemple
De nombreux travaux, dont ceux du Pr Scott Adzick du Children’s Hospital of Philadelphia, ont montré que la réparation prénatale vers 5 mois de grossesse permettait de réduire le handicap futur de ces enfants. Comme l’explique le Pr Jean-Marie Jouannic de l’hôpital Armand-Trousseau : « Cette intervention est réalisée depuis de nombreuses années aux États-Unis. Elle consiste à recouvrir la moelle épinière extériorisée en réparant par une suture l’enveloppe qui normalement la recouvre, puis à suturer ensuite la peau du bébé. Comparé à une prise charge après la naissance, les bénéfices pour le bébé sont plus importants. Cette réparation permet de stopper la fuite du liquide céphalo-rachidien. Le cerveau étant ainsi protégé, le développement intellectuel des enfants est amélioré. Cependant cette intervention fœtale expose au risque d’accouchement prématuré. Elle impose également la naissance des enfants par césarienne ». L’opération nécessite une anesthésie générale maternelle avec l’intervention d’un médecin obstétricien et d’un neuro-chirurgien pédiatrique spécialisé. L’hospitalisation postopératoire dure entre 4 et 8 jours avec un traitement antalgique, antibiotique et tocolytique.
Communiqué de presse de l’AP-HP
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