« Les sujets âgés ont le droit d’être traités pour leur cancer », insiste le Pr Bernard Nordlinger, chirurgien digestif à l’hôpital Ambroise Paré (Boulogne Billancourt). Chez les sujets âgés, « comme pour les autres », le traitement d’un cancer se décide en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). « On peut faire des tas de choses dans les cancers des sujets âgés », indique-t-il. La décision de traitement n’est pourtant pas aisée, car il n’existe pas de standard des patients âgés cancéreux avec deux écueils, d’un côté le risque d’être trop agressif et de l’autre celui de traiter insuffisamment.
« La décision pour les sujets âgés se prend chez nous le plus souvent en 2 temps, explique le chirurgien digestif. Lors de la première séance, l’équipe décide du traitement optimal du cancer. La question de la faisabilité est abordée dans un second temps. La chirurgie est-elle faisable ou pas ? Un avis anesthésiste et gériatrique est demandé. Les conclusions définitives de la RCP sont rendues la semaine suivante ». La décision finale appartient au patient, « qui doit être informé pour choisir ».
Dans le cas du cancer colorectal non-métastasé, la chirurgie est proposée à près de 80 % chez les sujets âgés, comme chez les plus jeunes. Pour le côlon et l’estomac, il existe en effet très peu d’alternative curative à la chirurgie. Pour d’autres cancers, d’autres options sont parfois possibles. « C’est le cas dans les cancers du rectum avec la radiochimiothérapie », précise le Pr Nordlinger.
L’évaluation préopératoire d’oncogériatrie doit prendre en compte le risque de syndrome confusionnel, qui peut toucher jusqu’à 24 % patients avec chirurgie lourde. « C’est un facteur prédictif de mortalité dans les 12 mois qui suivent l’hospitalisation », indique le Pr Nordlinger. Autres paramètres à évaluer spécifiquement chez le sujet âgé, la dénutrition qui doit être corrigée si possible avant l’intervention et l’anesthésie proposée. « Il faut également éviter à tout prix la contention et les mobiliser. Pas question de les laisser tout seuls dans leur coin », insiste-t-il. L’organisation des soins est importante, nous avons la chance d’avoir une unité d’oncogériatrie dans l’hôpital. Et les unités de coordination en oncogériatrie (UCOG), c’est l’avenir, on va de plus en plus vers çà », conclut-il.
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