PAR LE Dr CATHERINE ALBOU-GANEM*
LA CHIRURGIE REFRACTIVE corrige les troubles de la réfraction que sont la myopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme et la presbytie. De nombreuses techniques chirurgicales sont à notre disposition pour parvenir au résultat. La principale consiste à remodeler la cornée pour en modifier ses rayons de courbure à l’aide du laser excimer ou femtoseconde, les autres techniques à insérer dans l’œil un implant en avant ou à la place du cristallin.
La chirurgie réfractive n’est pas une chirurgie esthétique. C’est une chirurgie réparatrice fonctionnelle qui permet la suppression d’un défaut sensoriel. Elle a pour objectif l’amélioration des performances visuelles associée à la suppression du handicap prothétique que constituent les verres correcteurs ou les lentilles.
C’est une chirurgie de convenance à la charge financière du patient, même si les mutuelles commencent à participer. Le remboursement de la chirurgie réfractive est en effet plus rentable que celui d’une paire de verres correcteurs par an et la tendance serait de favoriser le remboursement de la chirurgie.
Selon la technique utilisée, le prix de la chirurgie réfractive varie entre 3 000 et 4 000 euros dans les grandes villes de France. Ces tarifs se situent dans la médiane de ceux pratiqués dans les pays européens avoisinants.
Onéreuse pour plusieurs raisons.
D’abord techniques. L’obligation de moyens renforcés de cette chirurgie est indispensable. Le matériel utilisé est un matériel de haute précision nécessitant une maintenance très régulière. Un laser coute entre 600 et 800 000 euros et la maintenance 50 000 euros par an. Les investissements de départ sont très lourds et doivent être « upgradés » ou remplacés avant qu’ils ne soient amortis. Les technologies sont en effet en perpétuelle amélioration et il est indispensable de suivre les mises à jour : de nombreuses chaînes ou centres pratiquant des prix « low cost » ont dû fermer car les lasers sont vite obsolètes et la qualité des soins n’étaient plus à la hauteur des exigences des patients. La performance des matériels utilisés dans cette chirurgie ne peut en aucun cas être bradée et il est impossible d’offrir une qualité de soin à prix réduit.
La recherche pour l’amélioration des logiciels des lasers ou les optiques des implants et pour l’innovation dans de nouvelles technologies est toute aussi onéreuse qu’indispensable.
La chirurgie nécessite du matériel à usage unique plus cher que le matériel stérilisable. Ce développement du consommable permet de réduire quasiment à zéro le risque infectieux
Le personnel doit par ailleurs être formé de manière continuelle.
Les raisons sont aussi médicales. Les chirurgiens réfractifs hyperspécialises sont peu nombreux car la formation est longue et doit être permanente.
Par ailleurs, le risque médico-légal n’est pas nul et dissuade de nombreux ophtalmologistes. Les patients traités sont souvent plus exigeants et le chirurgien doit être particulièrement disponible. Les ophtalmologistes ont un devoir d’information élargie, la durée de la consultation est souvent augmentée.
L’obligation de résultats doit être proportionnelle aux objectifs.
*Clinique de la Vision et centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-Vingts, Paris.
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