« Cette chirurgie représente un moment historique en médecine et pourrait transformer le traitement des patients ayant des vessies ne fonctionnant plus », commente le Dr Inderbir Gill, l’un des chirurgiens en urologie qui a réalisé la première greffe de vessie au monde, couplée à celle de rein.
Le bénéficiaire est Oscar Larrainzar, un père de famille de 41 ans sous dialyse depuis sept ans. Cet homme avait eu une cystectomie partielle étendue il y a cinq ans années en raison d'un cancer et puis une néphrectomie bilatérale totale, également pour cancer, a expliqué l'UCLA, l'une des deux universités californiennes impliquées (l’autre étant la Keck Medicine of USC), dans un communiqué ce dimanche 18 mai.
Oscar Larrainzar a ainsi reçu une vessie mais aussi un rein – du même donneur – lors de cette opération d'environ huit heures réalisée le 4 mai au Ronald Reagan UCLA Medical Center, cet hôpital renommé à Los Angeles. « Les chirurgiens ont d'abord transplanté le rein, puis la vessie et ils ont ensuite relié le rein à la nouvelle vessie en utilisant la technique qu'ils ont mise au point », a précisé l'université.
Avec des résultats encourageants quasi-instantanés, selon l'un des chirurgiens, le Dr Nima Nassiri : « le rein a immédiatement produit un grand volume d'urine et la fonction rénale du patient s'est immédiatement améliorée », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Aucune dialyse n'a été nécessaire après l'opération et l'urine s'est écoulée correctement dans la nouvelle vessie ».
Un essai clinique à venir
Les greffes de vessie étaient jusqu'ici considérées comme trop complexes en raison notamment de difficultés d'accès à la zone et de sa vascularisation. Les patients se voyaient donc uniquement proposer une reconstruction de vessie artificielle à l'aide de tube digestif ou la pose d'une poche de stomie. Des interventions « efficaces » mais comportant « de nombreux risques à court et à long termes », selon le Dr Gill.
Les deux hommes travaillent depuis des années à la mise au point d'une technique chirurgicale permettant des greffes de vessie. Cette première transplantation survient après plus de quatre années de préparation et devrait être suivie d'autres dans le cadre d'un essai clinique qui doit permettre d'évaluer les bénéfices et risques d'une telle opération. Les complications principales restent le rejet et les effets indésirables des immunosuppresseurs. « Les meilleurs candidats sont les patients qui sont déjà sous immunosuppression ou en ont un besoin imminent », précise le Dr Nassiri.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024