Thèse de Lorette Averlant - Faculté de médecine de Lille

Sous-utilisation des anticoagulants oraux et prescription inappropriée d’antiagrégant plaquettaire chez les sujets âgés en fibrillation atriale

Publié le 02/06/2016
L. Averlant

L. Averlant
Crédit photo : DR

Introduction

Plusieurs études ont montré quela prescription d’antiagrégant plaquettaire (AAP) favorise la sous-utilisation des anticoagulants oraux (ACO) dans la fibrillation atriale (FA) des patients âgés de 75 ans et plus. Or la prévalence élevée de pathologies athéromateuses chez ces sujets peut expliquer la prescription des AAP. L’objectif de ce travail était de déterminer si l’association entre prescription d’AAP et sous-utilisation des ACO était due à la présence de pathologies athéromateuses dans cette population.

Méthodes

Cette étude était rétrospective, observationnelle, monocentrique de 2009 à 2013. Les patients de 75 ans et plus ayant une FA non valvulaire ont été identifiés parmi 72,090 séjours hospitaliers. Les prescriptions de traitements antithrombotiques et leurs liens avec la présence de pathologies athéromateuses ont été évalués à l’aide d’un modèle de régression logistique.

Résultats

2 034 séjours hospitaliers étaient inclus avec un âge moyen de 84±5,2 ans. La prévalence de pathologie athéromateuse était de 25,9 % et la sous-utilisation des ACO était observée dans 58,6 % des séjours. En analyse multivariée, la prescription d’un AAP augmentait le risque de sous-utilisation des ACO (odds ratio = 6,85 [5,50-8,58]) indépendamment de la présence d’une pathologie athéromateuse (odds ratio = 0,78 [0,60-1,01]). Parmi les 692 (34,0 %) séjours avec un traitement par AAP prescrit en monothérapie, seuls 232 (33,5 %) avaient une pathologie athéromateuse.

Conclusion

La sous-utilisation des ACO est fortement liée à la prescription d’AAP, indépendamment de la présence d’une pathologie athéromateuse chez les personnes âgées en FA. Nos résultats suggèrent que les AAP sont souvent prescrits de manière inappropriée à la place des ACO.

Lorette Averlant

Source : lequotidiendumedecin.fr