Les troubles cognitifs de la femme cardiaque

DANS de précédentes études, Roberts et coll. avaient constaté une association entre maladie coronaire et trouble cognitive légers chez des personnes âgées, sans toutefois prendre en compte l’influence du sexe sur ce lien. C’est ce qu’ils se sont attaché à faire dans une étude que vient de publier Jama Neurology sur 2 714 patients âgés de 70 à 89 ans.

Chaque patient a été soumis tous les 15 mois pendant 4 ans à une batterie de tests cognitifs évaluant la mémoire, les fonctions exécutives, le langage, les compétences visuo spatiales. Parallèlement, les auteurs ont notifié les pathologies cardiaques, fibrillation auriculaire, maladie coronaire, insuffisance cardiaque congestive, présentées par ces patients. Au total, sur les 1 450 patients présentant un état cognitif normal au début de l’étude, 348 ont développé des troubles cognitifs légers (Mild Cognitive Impairment : MCI) et 18 une démence au cours des 4 années de suivi. L’incidence des MCI est plus élevée chez les patients présentant une pathologie cardiaque que chez ceux qui en sont indemnes (73,2 versus 62,1/1 000/an), notamment celle des MCI non amnésiques qui sont près de deux fois plus fréquents chez ces patients (23,4 versus 12,2/1 000/an).

Prévention.

La différence de fréquence des MCI non amnésiques entre les patients cardiaques et les non cardiaques est très importante dans le groupe des femmes (24,3 versus 7,4/1 000/an) alors qu’elle est inexistante dans celui des hommes (22,3 vs 18,9/1 000/an). Chez ces derniers, d’autres pathologies, notamment les AVC, pourraient expliquer l’incidence élevée des MCI dans le groupe indemne de cardiopathie.

Pour les auteurs, les données de cette étude suggèrent que la pathologie cardiaque est un facteur de risque indépendant, et accessible à une prévention, des MCI non amnésiques chez les personnes âgées, particulièrement chez les femmes.

Jama Neurology publié en ligne le 28 janvier 2013