Depuis le début de ce mois de juillet, ils sillonnent les routes de leur région à bord de leur bus équipé pour se porter à la rencontre des habitants occitans. Ils, ce sont la douzaine d’internes bénévoles de la fac de médecine de Toulouse qui participent à l’opération « Secours tour ». « C’est une initiative qu’on a voulu monter, avec le soutien de la Fédération française de cardiologie (FFC) il y a un an et demi et qui est partie d’un constat simple. Chaque année en France, on enregistre 50 000 décès par mort subite. La FFC estime que 80 % des infarctus et des AVC seraient évitables si on contrôlait les facteurs de risques cardiovasculaires. D’où cette idée de bus qui tourne, sur vingt dates déjà programmées, dans les villes et villages du territoire », explique la cheville ouvrière de cette opération spontanée de prévention, Quentin Estrade, 27 ans et en troisième année de cardio à la fac de médecine de Toulouse. Au menu, prises de tension aux volontaires, initiation au massage cardiaque et à l'utilisation d'un défibrillateur, discussions à bâtons rompus avec les curieux souvent heureux d'avoir accès à des médecins, fussent-ils en formation et ateliers d'activités organisés avec des associations de patients, comme à Montauban avec l'association des patients diabétiques.
Des messages de prévention bien reçus
Les messages délivrés reposent sur la sensibilisation aux facteurs de risques cardiovasculaires : l’hypertension artérielle, le diabète, le cholestérol, l’obésité et le tabagisme. « Pour la HTA, nous proposons aux gens de leur prendre la tension sur place. S’ils ne le souhaitent pas, ou si leur tension est un peu haute, nous leur suggérons de prendre des automesures tensionnelles en rentrant chez eux. Trois fois matin et soir sur trois jours », développe Quentin. Dix-huit mesures en tout, donc, pour découvrir si on est, ou non, hypertendus. Mais ce n’est pas tout, les internes expliquent également à leur public comment éviter la survenue de la HTA en suivant des règles d’hygiène de vie simples. Notamment en diminuant l’apport sodé quotidien. « La HTA est la maladie chronique la plus fréquente. Elle touche un adulte sur trois en France et un hypertendu sur deux s’ignore. De plus, parmi ceux qui savent être hypertendus, seul un patient sur deux a le bon traitement », insiste le jeune interne. Le message passe-t-il bien auprès de la population rencontrée ?
Mesures du cholestérol et « cardio-checks »
« Pour l’instant nous avons fait une douzaine d’étapes. Des petits villages, des bords de plage, Montauban, Carcassonne… partout, les gens sont assez sensibles à notre action. Beaucoup n’auraient pas consulté d’eux-mêmes, mais comme nous prenons vraiment le temps de discuter et que nous leur proposons quelque chose de gratuit sur des questions graves, ça fait mouche. Surtout quand ils ont pris conscience qu’avec les bons gestes, 80 % des 50 000 décès annuels étaient évitables ». Les ateliers autour des mesures du cholestérol et des dyslipidémies, avec les « cardio-checks », des machines fournies par la FFC, rencontrent également un franc succès. À tel point que Quentin et son équipe, soutenus entre autres partenaires par La Dépêche du midi, la ville de Toulouse et la FFC, espèrent rééditer l’expérience l’été prochain, mais cette fois, dans toute la France méridionale, avec l’ensemble des facs de médecine au sud de la Loire. Avant de passer la vitesse supérieure dans deux ans et rayonner sur la totalité de l'Hexagone.
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