IL EST BIEN CONNU que les anévrysmes cérébraux sont plus fréquents chez les femmes, avec un sex-ratio de pratiquement 3/4-1/4. Cette inégalité entre les deux sexes est rapportée, entre autres facteurs possibles, à l’effet des hormones sexuelles. Les estrogènes ont une action physiologique sur la structure et la fonction vasculaire via un effet pléiotrope endothélial et la production de monoxyde d’azote (NO). On a décrit la contribution des estrogènes aux processus homéostatiques normaux par une stimulation de la prolifération endothéliale et une réduction du tonus vasculaire, avec la présence de récepteurs estrogéniques sur les cellules musculaires vasculaires lisses.
Les taux d’estrogènes circulants sont sujets aux variations pendant le cycle menstruel et chutent de manière significative à la ménopause.
« Notre but a été de réaliser une étude clinique pour caractériser le rôle des estrogènes, s’il existe, dans la pathogénie et la rupture des anévrysmes cérébraux. », indiquent Michael Chen et coll. (Chicago) qui publient leur étude rétrospective cas-témoins chez 60 femmes porteuses d’un anévrysme intradural.
Les cas étaient formés de femmes ayant un anévrysme d’une artère cérébrale, non lié à une malformation vasculaire, d’un diamètre supérieur à 3 mm
Les investigateurs ont conduit une enquête auprès de ces femmes en les interrogeant sur leur histoire reproductrice médicale, en faisant préciser l’usage de la pilule contraceptive (CO) et/ou d’un traitement hormonal substitutif (THS). Les informations ont été comparées à celles fournies par des femmes « piochées » dans le public (dans le cadre de l’étude Contraceptive and Reproductive Experience Study, chez 4 682 femmes).
Une asociation significative.
Les résultats montrent que les femmes ayant un anévrysme cérébral utilisent moins souvent une CO ou un THS que les femmes dans la population générale.
L’analyse par régression logistique multivariée montre une association significative entre une prise réduite de CO (odds ratio de 2,1 ; IC 1,17-3,81 ; p < 0,01) et de THS (OR 3,09 ; IC 1,54-6,22) et la présence d’un anévrysme cérébral.
De plus, il y a une tendance à des survenues de la ménopause à un plus jeune âge, ainsi qu’à des ménopauses précoces (avant 45 ans) dans le groupe des cas.
« Ces résultats vont dans le sens de l’hypothèse selon laquelle les chutes physiologiques d’estrogènes et/ou les taux d’estrogènes bas qui existent au cours du cycle ou à la ménopause, non seulement jouent un rôle important dans la formation des anévrysmes cérébraux, mais aussi que ces chutes estrogéniques peuvent constituer une cible thérapeutique potentielle. »
La recherche d’une étiologie hormonale concernant des anévrysmes non rompus est sans précédent, soulignent Chen et coll., qui indiquent que c’est la situation de 65 % des cas de l’étude.
Le pic d’incidence des ruptures d’anévrysmes chez la femme se situe entre 50 et 59 ans et l’âge moyen des hémorragies sous-arachnoïdiennes par rupture d’anévrysme est de 52 ans.
J Neurointervent Surgery, 4 mai 2011.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024