DES DONNÉES dispersées de nombreuses structures d’urgence ont suggéré que les progrès en matière de ressuscitation des arrêts cardiaques (AC) à l’extérieur de l’hôpital au cours de la dernière décennie ont abouti à des taux de survie améliorés. À l’hôpital, les efforts se sont portés sur l’entraînement avec des modèles d’AC, la pratique des débriefings post-ressuscitation, la défibrillation réalisée par du personnel non médical et la mise en place de registres d’amélioration de la qualité en fonction des recommandations.
Ces efforts sont couronnés de succès, comme l’indique une étude réalisée dans 374 hôpitaux aux États-Unis, où ont été inclus 84 625 patients ayant subi des manœuvres de ressuscitation pour AC dans des hôpitaux entre 2000 et 2009 (GWTG-Resuscitation registry). Les patients étaient hospitalisés soit en USI, soit dans des services hospitaliers, les AC traités aux urgences ou au cours d’interventions chirurgicales ou procédurales ayant été exclus (circonstances cliniques différentes).
Les points d’étude étaient : le taux de survie après ressuscitation en aigu (définie comme le retour à une circulation spontanée pendant au moins 20 minutes en continu après l’AC initial) ; la survie post-ressuscitation (définie comme la survie jusqu’à la sortie de l’hôpital) ; les taux de handicap neurologique parmi les survivants, évalué par des cotations de performances cérébrales (CPC scores).
Les troubles du rythme à l’origine de l’AC sont une asystolie ou une activité électrique sans pouls dans 79,3 % des cas, et une fibrillation ventriculaire ou une tachycardie ventriculaire sans pouls dans 20,7 %. Pendant la période de l’étude, la proportion des premières s’est accrue, passant de 68,7 % en 2000 à 82,4 % en 2009 (p ‹ 0,001).
Accroissement de la survie.
Les résultats montrent un accroissement substantiel de la survie après AC. Les taux ajustés de survie à la sortie de l’hôpital sont passés de 13,7 % en 2000 à 22,3 % en 2009 (p ‹ 0,001). Les améliorations de la survie sont similaires dans les deux groupes de troubles du rythme. Et cet accroissement s’est accompagné d’une réduction des handicaps neurologiques parmi les survivants (de 32,9 % en 2000 à 28,12 % en 2009).
Outre l’application rapide d’une défibrillation, d’autres facteurs sont susceptibles d’être intervenus dans cette amélioration des résultats : une reconnaissance plus précoce de l’AC avec une réduction des temps d’intervention, une meilleure qualité de la ressuscitation aiguë par une plus grande disponibilité d’un personnel entraîné, et des compressions thoraciques de meilleure qualité avec moins d’interruptions et enfin des soins postérieurs mieux adaptés (hypothermie thérapeutique et cathétérismes cardiaques précoces).
Saket Girotra et coll. New England Journal of Medicine, 15 novembre 2012.
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