Les progrès dans la prise en charge des cancers de l’enfant ont permis d’améliorer grandement leur pronostic, avec, aujourd’hui en France, une survie à 5 ans de plus de 80 % tous types de cancers et tous âges confondus (1). L’objectif est désormais d’augmenter les taux de guérison pour les maladies graves et de réduire les effets tardifs des traitements.
Les décès sont observés dans certains cancers sans ressources thérapeutiques, comme les tumeurs infiltrantes du tronc cérébral, dans des formes très sévères de certains cancers et dans des maladies qui rechutent. Après une période de 10 ou 20 ans marquées par une amélioration nette de la survie, les avancées de ces dernières années portent surtout sur la désescalade thérapeutique dans les tumeurs de bon pronostic. Dans le néphroblastome comme dans certains lymphomes et leucémies, les doses cumulatives d’agents cytotoxiques ont ainsi pu être réduites, avec pour corollaire une diminution des effets secondaires à long terme.
Parallèlement, de nouveaux espoirs sont apportés par la caractérisation biologique des maladies, qui permet de définir des sous-groupes de plus en plus spécifiques. Les traitements peuvent être adaptés en fonction de nouveaux critères pronostiques et des thérapies ciblées sont envisagées. « La médecine de précision arrive aussi chez l’enfant et des réponses tumorales ont déjà été rapportées avec ces traitements », souligne le Pr François Doz. « En outre, la piste de l’immunothérapie doit être creusée et des études sont d’ores et déjà mises en place ».
« Dans les centres de phase précoce pédiatriques labellisés par l’Institut National du Cancer et les autres services spécialisés participant au groupe de pharmacologie de la Société française de lutte contre les cancers et les leucémies de l’enfant et l’adolescent (SFCE), le développement de ces nouveaux médicaments est devenu une réalité grâce à la Food and drug administration aux États-Unis puis au règlement européen obligeant les industriels à faire des études en pédiatrie », poursuit le Pr Doz qui souligne le rôle important joué par les associations de parents dans ce domaine.
La qualité de la survie
Il faut rappeler la place majeure des pédiatres et des médecins d’adultes dans le suivi au long cours des patients traités d’un cancer pendant l’enfance. L’espérance ou la qualité de vie peuvent être réduites, en raison de complications de certains traitements (complications cardiaques de certaines chimiothérapies, risque d’hypofertilité ou de stérilité, risques de seconds cancers favorisés par les traitements mais aussi par des prédispositions génétiques, identifiées ou non encore reconnues). Les thérapies ciblées comme les inhibiteurs de tyrosine kinase ont un profil de toxicité différent de celui de la chimiothérapie cytotoxique, avec des effets secondaires à court terme surtout cutanés et digestifs. Leurs effets à long terme, en particulier sur la croissance, ne sont pas bien connus et il faut rester extrêmement prudent. La qualité de la survie doit être impérativement prise en compte. Citons en particulier le cas des tumeurs cérébrales qui surviennent alors que le système nerveux est en plein développement : la maladie et les traitements peuvent avoir des conséquences importantes tout au long de la vie.
(1) http://www.e-cancer.fr/ressources/RA_2 013/index.html, pages
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