L’INCA, l’INVS, le réseau Francim (registres de cancers en France) et le service de biostatistique des Hospices civils de Lyon (HCL) viennent de publier le troisième rapport sur la survie des adultes après diagnostic de cancer en France (1,2). Ses conclusions sont encourageantes. La survie des patients à de nombreux cancers a progressé ces dernières années. Néanmoins, en ce qui concerne les tumeurs solides, cette progression reste relativement limitée. Et souligne à nouveau la nécessité de mettre en œuvre des politiques ambitieuses de prévention en terme de tabac et d’alcool.
« L’étude a porté sur 19 registres regroupant environ 20 % de la population française. Plus de 535 000 cas de cancers, diagnostiqués entre 1989 et 2010, ont été analysés », explique le Dr Alain Monnereau (hématologue, institut Bergonnié, Bordeaux), président des registres Francim, et responsable du registre des hémopathies malignes de la Gironde.
« L’analyse des évolutions des survies a été réalisée sur la période 1989-1993 versus 2005-2010. Elle met en évidence une amélioration des survies dans environ 30 types de tumeurs solides invasives notamment la prostate, le sein et le colon-rectum. Amélioration à mettre sur le compte des progrès thérapeutiques, de la prise en charge globale mais aussi du diagnostic, plus précoce », résume Alain Monnereau. « Dans les hémopathies malignes où 9 entités ont été analysées, on note des augmentations nettes des survies standardisées entre 1989 et 2010. Ainsi, la survie à 5 ans a progressé de 34 % dans les leucémies myéloïdes chroniques et de 8 % dans le lymphome folliculaire comme dans le lymphome diffus à grandes cellules B », souligne le Dr Monnereau. « Dans ces hémopathies on observe aujourd’hui, en population générale, l’impact des nouvelles thérapeutiques (inhibiteurs de tyrosine kinase, Mab anti-CD20) au-delà des données des études cliniques réalisées pour leur autorisation de mise sur le marché (AMM) », souligne Alain Monnereau.
L’analyse par tranche d’âge de la survie nette à 15 ans montre un meilleur pronostic dans quasi toutes les localisations tumorales chez les jeunes de 15-45 ans comparé aux 65-75 ans excepté pour le cancer de la prostate. Ce qui est en partie lié à des traitements moins agressifs, et des diagnostics plus tardifs chez les sujets plus âgés.
(1) Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2013 / Partie 1 - Tumeurs solides
(2) Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2013 / Partie 2 - Hémopathies malignes
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