Dans les années 1980, l’activité physique ne suscitait aucun intérêt de la part des professionnels de santé en charge des cancers en France. Seuls les traitements validés étaient jugés comme prioritaires, le reste était accessoire. Ce n’est qu’en 1999 que quelques oncologues pionniers ont publié le premier essai prospectif démontrant l'amélioration de la qualité de vie de 27 patientes traitées par chimiothérapie pour un cancer du sein, grâce à un programme d’activité physique de huit semaines à domicile. La tentation était donc grande d’extrapoler les résultats à tous les cancers et de les valider prospectivement, sur des grandes séries et sur plusieurs critères de jugements - qualité de vie, augmentation de la survie, réduction de la récidive - et de proposer une séance de sport à des moments différents - avant, après et pendant le traitement. C’est chose faite 20 ans plus tard. Toutes les études ont démontré l’effet bénéfique de l’activité physique avec un niveau de preuve élevé. Le Plan cancer 2014-2019 a ajouté l’incitation à la pratique d’une activité physique adaptée. L’INCa, l’Inserm et la HAS ont récemment encadré ces pratiques et ces initiatives s’inscrivent dans le mouvement général de « sport sur ordonnance », applicable par décret depuis le 1er mars 2017. Depuis, les dispositifs privés ou publics émergent, avec ou sans l’aide des collectivités, avec ou sans l’appui des ARS. Retenons que pour l’heure, ce qui est prouvé est qu’une activité physique suffisamment régulière et bien dosée permet d’améliorer la qualité de vie du patient et son état général de santé et de réduire les effets secondaires des traitements. C’est déjà beaucoup… Et pourtant, un des freins importants à la prescription est la faible sensibilisation des médecins, peut-être… par méconnaissance. Si le sport était un médicament anti-tumoral donnant ces mêmes résultats significatifs, il est fort à parier que vous le prescririez davantage.
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