Ce travail présenté en poster par Djihad Hadjad (Institut Jacques Monod, Paris) - poster qui a été primé - suggère en effet à partir d'une étude moléculaire des mécanismes d'action des inhibiteurs de cycline dependante kinases (CDK), CDK4 et CDK6, que les inhibiteurs de CDK6 tels le palbociclib pourraient avoir une activité intéressante dans ces carcinomes adrénocorticaux (1).
Un travail basé à partir d'une banque de données
Le travail mené par cette équipe de recherche de l'Institut Jacques Monod (Paris) sous la direction scientifique de Giusepe Baldaci a été réalisé à partir des données colligées dans le Cancer Genome Atlas sur les gènes impliqués dans ces tumeurs dans l'initiation de la phase S et la métabolisation de l'ADN.
Dans ces tumeurs, les gènes superexprimés n'étaient pas des gènes liés à la prolifération cellulaire. Leur surexpression notamment celle du gène codant pour CDK6 était néanmoins un marqueur de mauvais pronostic.
Une surexpression de CDK6 a par ailleurs été observée dans un sous-groupe de carcinomes exprimant peu de microRNA 506. Des tumeurs qui tendent à être très mutées, sécrétantes, associées à des rechutes plus rapides et une espérance de vie réduite.
CDK 6 et corticosurrénalome
Fort de cette observation D Hadjad a testé l'impact d'inhibiteurs de CDK4 et CDK6 en l'occurrence respectivement le palbociclib et le ribociclib sur deux lignées cellulaires: la lignée SW-13 et la lignée NCI-H295R.
Résultats, à la fois le palbociclib et le ribociclib induisent la sénescence de SW-13. En revanche, seul le palbociclib est efficace et induit l'apoptose de la lignée NCI-H295R. Or, dans cette lignée le palbociclib induit une augmentation de la forme active de GSK3 bêta, réduit la quantité de forme active de bêta caténine et altère l'expression du gène codant pour l'Axin2. Ce qui tend à documenter, au niveau moléculaire intra tumoral, la différence d'activité des anti CDK4 peu actif et des anti CDK6 dont l'activité en clinique paraît intéressante, sur ces carcinomes, conclut D Hadjad (2).
D'après une présentation de Djihad Hadjad (Institut Jacques Monod, Paris)
(1) Djihad Hadjad. Etude moléculaire des mécanismes d'action d'inhibiteurs de CDK4 et CDK6 sur les carcinomes adrénocorticaux. Journées jeunes chercheurs en cancérologie. Fondation ARC
(2) D Hadjad et al. A hypothesis driven approach identifies CDK4 and CDK6 inihibitors as candidate drugs for treatment of adrenocortical carcinomas. Aging (Albany NY). 2017; 9: 2695–2716.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024