VIF ÉMOI dans le monde de la cancérologie. Un arrêté du ministère de la Santé du 19 février fait sortir de la liste en sus un certain nombre de médicaments anticancéreux (Paclitaxel, Vinorelbine, Oxaliplatine, Phosphate de Fludarabine, Epirubicine). Les spécialités mentionnées dans l’arrêté ne seront donc plus remboursées à l’euro l’euro, mais réintégrées dans le GHS (groupe homogène de séjour) correspondant à la pathologie.
Avant même que ne paraisse l’arrêté ministériel, la FHP (Fédération de l’hospitalisation privée), l’UNHPC (Union nationale hospitalière privée de cancérologie), la SFCP (Société française de cancérologie privée), le SNRO (Syndicat national des radiothérapeutes oncologues) et le SFOM (Syndicat français d’oncologie médicale) faisaient paraître un communiqué dénonçant le projet : « Des médicaments anticancéreux très couramment utilisés et qui sont des références dans le traitement des cancers du sein, de l’ovaire, du poumon, et des voies digestives, ne seront plus remboursés aux hôpitaux et aux cliniques, peut-on lire. Cela peut signifier une perte de chance pour le patient. » Pour les signataires, cet arrêté est en contradiction totale avec le nouveau plan cancer 2009-2013, dont la mesure 21 prévoit de « garantir un égal accès aux traitements et aux innovations ». En conséquence, les cinq organisations demandaient le retrait du projet d’arrêté... qui est paru le lendemain. Pour le Dr Jean-François Rey, président de l’UMESPE (dont fait partie le SFOM), « cet arrêté fait courir aux patients le risque que le directeur d’établissement tente de convaincre des praticiens d’utiliser des médicaments moins chers. On nous dit que le prochain GHS sera revalorisé du coût de ces médicaments, mais je sais d’expérience que ces tarifs, qui sont calculés par la DHOS, le sont dans la plus totale opacité. La revalorisation ne prendra pas en compte la totalité du coût de ces médicaments, il y a donc bien risque de perte de chance pour les patients. »
Mais le président de l’institut national du cancer (INCa), le Pr Dominique Maraninchi, fait valoir un tout autre point de vue. Pour lui, il est « parfaitement normal que des médicaments quittent la liste en sus, et que d’autres y entrent ». Les médicaments moins récents et donc souvent moins coûteux sortent donc très normalement de cette liste, selon lui, tandis qu’y entrent de nouveaux, plus innovants et plus coûteux. Dominique Maraninchi assure en outre que les tarifs des GHS augmenteront en proportion de l’arrivée de ces nouveaux médicaments en leur sein. « La publication de cet arrêté est un non-événement », conclut-il.
Au mois de janvier dernier, un même projet d’arrêté ministériel proposait de sortir l’érythropoïétine de la liste en sus, et de la réintégrer dans les GHS finançant les séances de dialyse, qui devaient être réévalués en conséquence. Mais devant la levée de boucliers des patients et des médecins du secteur hospitalier privé, le gouvernement a tout récemment annoncé le retrait du texte.
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