Éditorial

Plaidoyer pour la vie

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Publié le 14/02/2019
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Dr Laetitia Fartoux

Dr Laetitia Fartoux
Crédit photo : S. Toubon

« C’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une épine vous a piqué. C’est une folie de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction. Pour chaque fin, il y a toujours un nouveau départ. » Cette citation tirée du petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry rend hommage aux associations présentes chaque jour et à la 17e édition de la journée internationale du cancer de l’enfant. Mais on ne s’y habitue pas. Ce n’est pas dans la nature des choses. L’émotion est toujours aussi vive face à cette injustice du destin et à cette absurdité révoltante qui reste la première cause de mortalité par maladie chez les moins de 15 ans.

Que de progrès pourtant en quelques décennies avec un taux de survie des enfants et adolescents atteints d’un cancer dépassant désormais 80 % à 5 ans. Ces cancers sont différents de ceux de l’adulte. Ils se développent dans un organisme en croissance. Le traitement doit en tenir compte et s’intégrer dans un parcours multidisciplinaire associant expertise médicale et accompagnement constant conduit par les associations. Rendons leur hommage. Il y en a autant que d’histoires personnelles vécues. Qui peut mieux comprendre la souffrance, la détresse, l’espoir, l’attente, les battements rapides du cœur des parents à chaque bilan de leur enfant que les parents qui l’ont vécu ? Qui peut mieux les aider dans leur parcours du combattant, dans leurs nuits agitées ?

Nous, médecins, écoutons-les quand ces associations relèvent et regrettent notre manque d’empathie, d’écoute et de temps. Il faut réarticuler la santé et les humanités. La qualité de l’approche clinique et non pas simplement « technique », ne relève pas du supplément d’âme mais de la condition de possibilité et d’efficacité du soin. Notre fonction de soignant n’existe que si elle est partagée. « Ensemble, on fera de ta vie, un rêve et de ton rêve, une réalité. »

Dr Laetitia Fartoux 


Source : Le Quotidien du médecin: 9724