Parce qu’elle favorise la tolérance aux traitements par chimiothérapie et radiothérapie en soulageant certains effets secondaires, la photobiomodulation, thérapie par Laser/Led de faible énergie, occupe une place croissante dans la prise en charge en oncologie. L’Institut Gustave-Roussy (IGR) vient de s’équiper d’un quatrième dispositif et accueillera sur son site, pour la deuxième année consécutive, un séminaire sur la photobiomodulation, organisé par l’École des sciences du cancer en juin 2023.
« La photobiomodulation est une méthode non invasive, sans effet secondaire identifié jusqu’à présent, avec des résultats cliniques prouvés dans des indications qui n’ont pas d’autres alternatives thérapeutiques », résume la Dr Camelia Billard-Sandu, oncologue médicale à l’IGR.
Un effet qui passe par les mitochondries
La technique permet d’exposer des cellules ou des tissus à une lumière de longueurs d'onde spécifiques pour stimuler leur activité. Rouges ou proches de l'infrarouge, les longueurs d'onde utilisées « sont absorbées par les mitochondries des cellules », explique un communiqué de l’IGR. Ces dernières « produisent l'énergie cellulaire et la stimulation de leur activité par la lumière peut entraîner une augmentation de la production de carburant cellulaire, l’adénosine-tri-phosphate (ATP) ».
La technique, non invasive, est employée pour ses propriétés antalgiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes. « En oncologie, la photobiomodulation est utilisée pour aider à cicatriser les tissus endommagés, améliorer la réponse immunitaire, réduire l'inflammation et ainsi prévenir ou traiter certains effets secondaires des traitements conventionnels », précise la Dr Billard-Sandu, citant les recommandations des sociétés savantes internationales (Mascc/Isoo ou Esmo) dans la prévention des mucites radio ou chimio-induites en onco-hématologie.
Diffuser la technique dans les soins de support
« La facilité d’utilisation des appareils de photobiomodulation, les résultats cliniques très intéressants de cette technique dans de nombreuses indications vont permettre de diffuser la photobiomodulation dans les soins de support oncologiques », ajoute-t-elle. Depuis 2020, elle est responsable du diplôme universitaire de photobiomodulation dans les soins oncologiques de support créé à l’université Paris-Saclay.
Le recours à cette technique est en plein essor grâce aux découvertes récentes sur ses mécanismes d’action au niveau cellulaire et aux progrès dans le paramétrage des nouveaux appareils. D’autres indications sont à l’étude : radiodermites, neuropathies périphériques induites par certaines chimiothérapies (fourmillements, picotements ou perte de sensibilité), fibroses cutanées, lymphœdèmes, sécheresse buccale ou trismus.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024