LES LIGNES à haute et très haute tension qui émettent des champs d’extrêmement basses fréquences ont-elles un impact sur la santé ? Même si le risque est « très faible », estime le sénateur PS Daniel Raoul, l’inquiétude est légitime. « Il ne faut donc pas laisser les choses en l’état », a-t-il indiqué lors de la présentation de son rapport pour l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).
Car le doute persiste notamment en ce qui concerne les leucémies aiguës de l’enfant (470 cas par an en France), dont « le lien éventuel avec les champs magnétiques d’extrêmement basses fréquences de 0,4 microteslas (µT) a conduit le CIRC (Centre international pour la recherche contre le cancer) à les classer en catégorie 2B, c’est-à-dire de cancérogène possible ». Ce classement n’a été toutefois établi qu’à partir de données épidémiologiques qui établissent un lien statistique mais n’indiquent pas de lien dose-effet ou de seuil.
Pour le rapporteur, la recommandation de l’AFSSET (agence sanitaire de l’environnement) de créer une zone d’exclusion de 100 m pour toutes nouvelles constructions accueillant des personnes sensibles, de part et d’autre des lignes à très haute tension, est « disproportionnée ». Elle « ne paraît pas conforme aux préconisations de l’OMS de trouver des solutions à très bas coûts, compte tenu de l’incertitude scientifique ». Daniel Raoul propose plutôt une « démarche prudentielle », qui consiste à relancer les recherches pendant les cinq prochaines années et à demander à l’AFSSET une actualisation de son évaluation scientifique.
375 000 personnes.
En attendant 2015, le rapporteur suggère au gouvernement d’éviter, « à chaque fois que cela est possible pour un coût raisonnable », de nouvelles constructions qui entraîneraient l’exposition d’enfants de 0 à 6 ans à des champs magnétiques supérieurs à 0,4 µT en moyenne annuelle. RTE, l’opérateur public gestionnaire du réseau à haute tension, estime qu’environ 0,6 % de la population serait soumise à une exposition de plus de 0,4 µT en raison de sa proximité avec les lignes, soit 375 000 personnes.
Concernant l’électrohypersensibilité, « aucun lien de cause à effet ne peut être établi », rappelle Daniel Raoul. Face à la souffrance des patients, il plaide cependant pour la mise en place d’un réseau national de prise en charge et de recherche.
Enfin, une troisième incertitude existe sur certaines maladies neurodégénératives (Alzheimer et démence sénile). Les données épidémiologiques récentes, qui ont porté sur des conducteurs de train, « ont mis en évidence une possible relation dose-effet ». Daniel Raoul invite donc le gouvernement à « ne pas négliger ce risque » et demande à la SNCF de procéder à une étude épidémiologique.
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