Après traitement par Yescarta (axicabtagene ciloleucel), les CAR-T cells commercialisées par Gilead, la survie médiane du lymphome à grandes cellules B réfractaire ou en rechute est de 2 ans. Ces résultats à long terme issus de l'étude ZUMA-1 ont été présentés lors du 61e congrès de la société américaine d'hématologie (ASH), qui s'est tenu à Orlando du 7 au décembre 2019.
Dans cette étude,avec un suivi de 3 ans depuis le début des inclusions, 47 % des patients sont en vie à 27 mois après une perfusion unique de Yescarta, la médiane de survie est de 25,8 mois.
Une survie médiane multipliée par 4
Ces données de survie sont à comparer à celles des études de cohortes composées de patients en rechute, traités par d'autres moyens que les CAR-T cells. Ainsi, selon l'étude rétrospective de cohorte de référence Scholar 1 (636 patients), le taux de réponse objective au traitement conventionnel (chimiothérapie ou greffe de cellules souches autologues) est de 26 % (taux de réponse complète de 7 %) et le taux de survie à 2 ans de 20 %. La survie médiane était de 6,3 mois, soit 4 fois moins qu'avec les CAR-T cells.
Lors de la présentation des résultats de ZUMA-1, le Dr Sattva Neelapu de l'université du Texas a rappelé que la réponse objective au traitement par CAR-T cells était de 83 % dans les deux premières cohortes de l'étude. À la date de présentation de ces résultats, 39 % des patients étaient toujours répondeurs.
CD19 perdu, mais les autres cibles préservées
L'analyse des antigènes exprimés à la surface des cellules B des patients qui échappent au traitement par Yescarta laisse entrevoir des moyens d'améliorer le pronostic. Les auteurs ont procédé chez ces patients en rechute à une analyse des marqueurs des cellules B : CD19, CD20, PAX5, CD79a et CD22.
Dans un tiers des cas, les cellules cancéreuses n'exprimaient plus le CD19, et ne pouvaient donc plus être ciblées par les CAR-T cells. En revanche, les expressions des autres marqueurs étaient préservées et ce, malgré un premier traitement par un anti-CD20, le rituximab. « Ces résultats sont importants pour la mise au point de stratégies visant à améliorer l'efficacité des CAR-T cells anti-CD19, estime le Dr Neelapu. Il faut expérimenter des combinaisons qui permettent de viser les autres antigènes des cellules B ».
Plusieurs études sont en cours de préparation afin de lutter contre l'échappement thérapeutique. L'essai ZUMA-1 va ainsi associer Yescarta à l'utolimumab. Ce dernier est un agoniste de 4-1BB (un costimulateur des lymphocytes T) originalement conçu par Pfizer pour améliorer l'efficacité des anti-PD1 dans l'indication des tumeurs solides. Autre étude à venir : l'étude ZUMA-14 qui vise à combiner Yescarta à un anti-CD20 (le rituximab) ou au lenalidomide.
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