Cancer du poumon

Les thérapties ciblées : entre coût et bénéfices

Publié le 31/03/2014
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Crédit photo : DR

Il y a environ chaque année 40 000 nouveaux cas de cancer du poumon en France. 85 % d’entre eux sont des Cancers non à petites cellules (CNPC), dont 30 % sont des cancers épidermoïdes. Chaque malade atteint de CNPC non épidermoïde métastatique peut bénéficier en routine d’une analyse moléculaire de sept biomarqueurs, réalisée sur des plateformes régionales financées par l’INCa. Environ 10 % de ces patients présentent une mutation de l’EGFR et 4 % un réarrangement de ALK, pour lesquelles des traitements sont disponibles en France. D’autres thérapies ciblées sont en développement. L’analyse moléculaire est effectuée théoriquement pour tous les CNPC non épidermoïdes métastatiques. Si l’on se réfère à l’étude Biomarqueurs France, plus de 19 000 prélèvements ont été analysés sur une année.

Les thérapies anti-EGFR sont indiquées en première ligne métastatique seulement en présence de la mutation ou en deuxième ligne sans distinction. L’inhibiteur de ALK disponible actuellement en France est, quant à lui, indiqué en deuxième ligne métastatique en cas de réarrangement de ALK. Les données actuelles de la littérature semblent suggérer que les mutations sont mutuellement exclusives. Néanmoins, des études rapportent des cas de mutations associées.

L’arrivée du séquençage haut débit en routine, dont le coût va diminuer, ouvre de nouvelles perspectives. Le coût d’un traitement anti-EGFR est d’environ 220 € par mois, celui d’un traitement anti-ALK de 5 700 €.

« Ces thérapies ciblées amènent une amélioration significative de la survie globale chez les patients mutés, souligne le Dr Debieuvre, plusune amélioration de la survie sans progression et une meilleure qualité de vie. La séquence de traitement reste débattue en l’absence d’impact sur la survie globale : il n’y a pas d’impact sur la survie chez les non mutés. Certes, le coût des thérapies ciblées n’est pas négligeable, mais ces traitements sont pris à domicile, sans surcoût lié à l’hospitalisation de jour et au transport, comme la chimiothérapie classique, avec une amélioration de la qualité de vie ».

Entretien avec le Dr Didier Debieuvre, chef du service de pneumologie, centre hospitalier de Mulhouse.

Dr B.M.

Source : Bilan spécialistes