Près de 38 % des femmes homosexuelles américaines échapperaient au dépistage systématique du cancer du col de l’utérus selon une enquête nationale présentée lors d’un congrès de cancérologie*. Un taux près de trois fois plus élevé que celui observé dans la population féminine générale : le système de surveillance CDC annonce parallèlement que 13 % des femmes de plus de 24 ans n’ont pas eu de frottis cervicovaginal au cours des trois années antérieures. Pour rappel, le frottis (ou test Pap) détecte les anomalies des cellules superficielles au niveau du col de l’utérus. Et la plupart des lésions décelées par ce frottis sont liées à une infection par le virus HPV qui peut se transmettre au cours de tout mode de relation sexuelle.
Un manque communication avec les médecins
Selon le Dr Kathleen Tracy, épidémiologiste dans le Maryland, ce constat est directement lié au manque de communication entre les patientes et leur médecin. « Nos recherches montrent que les femmes qui affichent leur orientation sexuelle communiquent en moyenne 2,5 fois plus avec leur médecin généraliste ou leur gynécologue par rapport à celles qui se taisent. Ces femmes plus communicantes sont aussi plus sensibles aux incitations de dépistage et à l’idée que le frottis, réalisé en routine, est bénéfique », explique-t-elle.
Dans l’enquête menée par le Dr Tracy, 3 000 femmes homosexuelles ont été sollicitées et 1 006 ont finalement accepté de répondre à un questionnaire. 38 % disaient ne pas faire de dépistage de cancer du col en routine, et pour 17 % d’entre elles, cela était directement lié à un manque de médecin référent.
* Annual AACR international Conference on Frontiers in Cancer Prevention Research
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