En janvier 2012, l’hôpital Américain de Neuilly a été le premier établissement français à utiliser l’Echopulse, qui associe échographie et technologie HIFU, chez 12 patientes présentant un adénofibrome du sein dans le cadre d’un protocole multicentrique.
Aucune publication dans la littérature internationale sur ce sujet. Il faut attendre deux ans de suivi. Des communications ont été faites lors de différents congrès alors que la technique a reçu en 2007 le marquage CE pour le traitement des nodules thyroïdiens bénins et pour le traitement des adénofibromes du sein en 2 012. Mais le silence n’est pas total, surtout côté finances. Theraclion, la société qui développe le dispositif, vient de communiquer sur son entrée (réussie) en bourse, ce qui rend le monde médical assez curieux.
Voie percutanée
Dans l’adénofibrome du sein, la technique pourrait être l’alternative à la chirurgie. « Quand les adénomes ont un volume conséquent ou qu’ils deviennent tout simplement gênants physiquement ou psychologiquement, on peut proposer cette procédure par voie percutanée », explique le Dr Marc Abehsera, radiologue de l’hôpital Américain qui a traité les 12 patientes après avis d’un gynécoloque. « Echopulse est une unité mobile de traitement, où il y a à la fois la sonde d’ultrasons et la sonde d’échographie dans la même tête. La sonde est placée sur le sein de la patiente à l’endroit où est localisé l’adénofibrome, qui est traité de façon millimétrique, point par point, sous échoguidage. Le geste se fait en une seule séance, d’une 1 heure à 1 heure 30, en moyenne, la durée étant fonction du volume de la tumeur », reprend le spécialiste. Le tissu adénofibreux est parfaitement visible, très différenciable du reste du sein. « On établit les contours de l’adénofibrome dans les tous les plans de l’espace au cours d’une procédure dite de planification. Un index de sécurité entre la peau et l’adénofibrome, et entre la partie postérieure de l’adénofibrome et le poumon, doit être respecté ».
En moyenne, le volume de la tumeur est réduit de 80 %.
Des avantages certains
Pour les patientes, les avantages sont certainset s’opposent point par point aux inconvénients de la chirurgie : pas d’incision, pas d’anesthésie générale, pas de cicatrice et une récupération immédiate. Quant aux risques collatéraux, « après 2 ans et demi de recul, il n’y a aucuns effets secondaires, aucune brûlure, aucune lésion cutanée, ni même de récidives », assure le Dr Marc Abehsra.
Une cinquantaine de patientes a été traitée dans le monde. Le 28 avril doit débuter un nouveau protocole aux Diaconesse. Nous allons très certainement devoir faire face à une très grosse demande. Les femmes qui ont déjà été opérées et qui présentent de nouveau un adénofibrome s’orienteront très certainement vers l’HIFU moins invasif. » On estime, en effet, que 20 % des femmes ont un adénofibrome au cours de leur vie.
Le succès serait aussi assuré dans les nodules thyroïdiens ; la réduction du volume serait de 95 % chez les 20 premiers patients traités en Bulgarie.
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