L'AP-HP, Gustave Roussy et l'Institut Curie, ainsi que plusieurs universités, organismes de recherche et centres partenaires et trois grandes associations de parents (Imagine for Margo- Children without cancer, Hubert Gouin-Enfance et cancer et Laurette Fugain), s'associent pour porter des programmes de recherche intégrés.
Ce centre multisite en Île-de-France, appelé Paris Kids Cancer, est l'un des trois retenus dans le cadre de l'appel à projets Pediacriex de l'Institut du cancer (Inca), qui permet une labellisation pour 5 ans. Il bénéficiera d'un budget total de 6 millions d'euros sur les 12 millions de dotation prévue. Les deux autres consortiums de recherche lauréats seraient basés à Lyon et dans le Grand Est, l'Inca devant confirmer l'information.
Une dynamique autour de trois centres acteurs moteurs
Ce centre d'excellence, qui vise à faire le lien entre la recherche fondamentale et la pratique clinique, rassemble 15 acteurs de premier rang, avec à leur tête le Dr Olivier Delattre, directeur, et les Prs Véronique Minard-Colin (Gustave Roussy) et André Baruchel (Robert -Debré, AP-HP), directeurs adjoints.
« Forts de cette dynamique portée par les trois acteurs renommés de la cancérologie pédiatrique, nous œuvrerons à faire émerger de nouveaux traitements », se félicite le Dr Olivier Delattre, directeur du centre d'oncologie Siredo et responsable de l'unité de génétique somatique à l'Institut Curie, directeur de recherche Inserm.
Le programme mobilise également : le centre de recherche des Cordeliers, l'Institut Imagine, le CEA, l'Inserm, le CNRS, l'université Paris Cité, l'université Paris-Saclay, l'université Paris Sciences & Lettres et Sorbonne Université.
Comprendre les événements très précoces
Au cœur du projet : la recherche translationnelle, à mi-chemin entre la recherche fondamentale et la recherche clinique. Le Paris Kids Cancer a défini trois axes principaux, le premier étant « d'essayer de comprendre les événements très précoces et comment interférer », explique au Quotidien le Dr Olivier Delattre.
Ces travaux sont rendus possibles par les développements techniques actuels, tels que l'analyse en cellule unique. « Quelle est la cellule d'origine ? Quel est le pourquoi de la cellule d'origine ?, poursuit le Dr Delattre. Pour les cancers de l'enfant, le programme est perturbé très tôt, sans doute dès l'embryogenèse. Si l'on intervenait au stade précoce, la cellule pourrait-elle reprendre son cours normal ? ».
Immunothérapies et biomarqueurs
Le deuxième axe concerne le développement d'immunothérapies. « Les immunothérapies chez l'adulte, qui ont permis des progrès impressionnants, sont inefficaces chez l'enfant, rapporte le directeur du Paris Kids Cancer. D'autres immunothérapies ont été mises au point chez l'enfant, telles que les CAR-T cells avec des résultats formidables en hématologie mais aussi récemment dans le neuroblastome ».
Enfin, le troisième axe consiste à identifier des biomarqueurs « afin d'adapter la chimiothérapie lors de l'initiation mais surtout en cours de traitement », rapporte le Dr Delattre. Les chercheurs en attendent des informations précieuses pour « savoir s'il faut continuer les molécules prescrites ou au contraire en changer ».
Chaque année, en France, environ 2 500 enfants et adolescents sont atteints de cancer. Et 500 en meurent encore, soit 20 % des cas. C'est un enfant sur 440 qui développe un cancer avant l’âge de 15 ans en France et le nombre des cancers pédiatriques augmente de 1 à 2 % par an en Europe depuis 30 ans.
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