Pédiatre de formation, le Dr Olivier Delattre a consacré toute sa carrière à l’étude des cancers de l’enfant. C’est lui qui le premier, en 1992, identifie l’altération génétique en cause dans le sarcome d’Ewing (la translocation du gène hybride EWS-FLI1).
Cette découverte a permis de mettre au point un test moléculaire diagnostic de la tumeur d’Ewing. Ses travaux ont aussi portés sur les tumeurs rhabdoïdes, des tumeurs très rares qui touchent le plus souvent des enfants de moins de 2 ans et peuvent atteindre tous les organes (rein, cerveau, foie). L’identification du gène hSNF5/INI1 suppresseur de tumeurs, dans la totalité des tumeurs rhabdoïdes a ouvert des pistes qui permettront vraisemblablement à terme de proposer des thérapies ciblées. Enfin, les travaux d’Olivier Delattre sur le neuroblastome ont permis d’aider à distinguer, toujours grâce à la caractérisation des tumeurs, les cancers indolents qui ne nécessitent peu ou pas de traitement des cancers agressifs pour lesquels des pistes thérapeutiques innovantes sont explorées. Ces découvertes dans le cadre de la recherche sur les tumeurs de l’enfant rejaillissent sur les tumeurs de l’adulte. « Les gènes en cause dans les cancers de l’enfant sont souvent les mêmes que ceux impliqués dans les tumeurs de l’adulte. En revanche, chez l’adulte les expositions environnementales qui altèrent le génome tumoral sont plus variées et plus nombreuses », explique le Dr Olivier Delattre.
Un nouveau standard de traitement
Le Pr Michel Attal a consacré sa carrière à la recherche clinique sur le myélome multiple conduisant de nombreux essais qui ont eu un impact significatif sur la définition des traitements standards au niveau international. Il est à l’origine de la création de l’intergroupe Francophone Myélome (IFM). Avec 5 000 nouveaux cas chaque année, en France, le myélome multiple est la plus fréquente des hémopathies malignes. Les recherches du Pr Michel Attal ont participé au changement radical du pronostic de la maladie : alors qu’elle était constamment mortelle dans les années 1980, avec une médiane de survie de 18 mois, avec des chimiothérapies classiques assez peu efficaces, aujourd’hui, près de 9 patients sur 10 sont en vie 5 ans après le diagnostic, avec dans un premier temps, un traitement reposant sur l’autogreffe associée au melphalan à haute dose. Puis, depuis les années 2000, de nouveaux médicaments (agents immunomodulateurs, inhibiteurs de protéasome, anticorps monoclonaux) sont apparus. Les dernières études ont montré que l’autogreffe utilisée en association avec ces nouvelles thérapies doit devenir le traitement de référence du myélome. « Cela laisse espérer des guérisons dans cette maladie réputée incurable », projette le Pr Michel Attal.
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