L’ÉVOLUTION de la mortalité en France entre 1999 et 2009 est très contrastée, souligne une étude d’Albertine Aouba et coll., du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’INSERM parue dans le numéro de septembre de la revue du Haut conseil de la santé publique qui célèbre ses vingt ans. L’espérance de vie est passée d’une moyenne de 81 ans en 1990 à 84,8 ans en 2009. Les hommes ont gagné 3 mois tous les ans (leur espérance de vie est passée de 72,8 ans à 78,2 ans), les femmes, 2 mois, rejoignant ainsi les Espagnoles, Italiennes et Suisses parmi les Européennes vivant le plus longtemps. Et la France décroche la première place en terme d’espérance de vie après 65 ans, pour les femmes (22,8 ans) comme pour les hommes (18,7 ans).
Néanmoins, le niveau de mortalité « prématurée » (avant 65 ans) reste élevé par rapport à celui d’autres pays comme la Suède, les Pays-Bas, ou l’Italie et n’a guère évolué depuis les années 1990. Les Français ont un taux de mortalité évitable (indice calculé à partir des causes évitables liées aux comportements à risques) deux fois plus élevé que les Anglais.
30 % des décès liés au cancer.
En vingt ans, les taux de décès par maladie ont en moyenne diminué de 28 %. Les plus fortes baisses concernent les maladies de l’appareil circulatoire (- 44 %), notamment les cardiopathies ischémiques (- 48 %) et les maladies cérébro-vasculaires (- 55 %), les maladies de l’appareil respiratoire (- 42 %) et digestif (- 38 %) ainsi que les morts violentes (- 39 %) notamment par chutes accidentelles ou accidents de transport. La mort subite du nourrisson, les décès liés au sida, et à la tuberculose enregistrent également des diminutions de 63 % pour la première, à 83 % pour les autres.
En revanche, le taux de décès par cancer n’a diminué que de 21 % pour les hommes et de 11 % pour les femmes. Les plus fortes baisses touchent les cancers des voies aérodigestives supérieures chez les hommes (- 49 %) et, tous sexes confondus, les cancers de l’estomac (- 51 %), du colon et de la vessie (-21 %) et du rein (- 20 %).
Les taux sont en hausse particulièrement chez les femmes pour certains types de cancers, comme celui du foie (8 % d’augmentation en moyenne, 19 % chez les femmes), du cerveau (7 % en moyenne) et surtout celui du poumon et du larynx, qui a presque doublé chez les femmes (95 %) - La France accusant la plus forte progression de ce cancer féminin en Europe de l’Ouest. Sa pogression est à mettre directement en relation avec la hausse de la consommation de tabac.
Le cancer est devenu dans les années 2000 la première cause de décès (30 % en 2009) devant les maladies cardio-vasculaires (27 %) et les morts violentes (7 %). Selon les chercheurs, les actions de santé publiques ont eu peu d’effet sur l’évolution de la mortalité pour certaines causes de décès comme le cancer du sein qui n’a diminué que de 15 %, malgré les programmes de dépistages. Même chose pour le suicide, qui reste un problème majeur surtout chez les jeunes,
Autre échec, la France n’est pas parvenue en 20 ans à réduire les inégalités de mortalité, en terme de genre (le taux de décès des hommes est presque le double de celui des femmes), de territoire, et de catégorie sociale.
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