LA BIOLOGIE moléculaire des tumeurs a permis dans le cadre du cancer colorectal métastatique d’identifier la mutation de l’oncogène KRAS, qui apparaît très précocement dans l’histoire de la maladie. La détermination du statut mutationnel de l’oncogène KRAS, grâce au test KRAS réalisable par les 28 plateformes de génétique moléculaire mises en place par l’INCa, est aujourd’hui essentielle pour décider, lors de réunions de concertation pluridisciplinaire, de la stratégie thérapeutique la plus adaptée. Cette approche de prise en charge s’inscrit dans la démarche de la médecine personnalisée.
Le statut mutationnel KRAS, seul facteur prédictif validé
Afin de mieux connaître les conditions de recours au test KRAS, le Laboratoire Merck Serono a lancé la première étude française de pharmaco-épidémiologie autour de ce biomarqueur, l’étude Flash-KRAS. Son objectif principal était d’évaluer le taux de prescription du test KRAS chez des patients débutant un traitement de première ligne d’un cancer colorectal métastatique. En effet, la présence ou l’absence de la mutation K-RAS est un facteur prédictif de réponse thérapeutique. C’est le seul facteur prédictif validé à ce jour dans le cancer colorectal métastatique. Si l’oncogène KRAS est non muté, le patient peut bénéficier d’un traitement par anticorps monoclonal anti-EGFR (Epidermal Growth Factor Receptor) tel que le cetuximab (Erbitux, Laboratoire Merck Serono) ; en revanche, la présence de la mutation exclut le traitement par anti-EGFR car cette thérapie ciblée est dans ce contexte inefficace. L’étude Flash-KRAS nationale, rétrospective, non interventionnelle, multicentrique (160 centres), transversale et de courte durée (2 semaines) a été pilotée par un comité d’experts qui a analysé 538 questionnaires recueillis auprès des médecins volontaires des centres participants à l’étude. Ces derniers renseignaient si le test-KRAS avait été prescrit et également les traitements administrés, les caractéristiques du patient et de la maladie, la technique d’analyse, le délai d’obtention des résultats etc.
Un test réalisé dans plus de 80 % des cas
Les résultats montrent que le génotypage KRAS est réalisé dans 81,1 % des cas (n = 433 patients). Les délais moyens du compte rendu d’analyse étaient obtenus en 23,7 ± 28,2 jours, ce qui explique que 57 % des patients ne pouvaient pas bénéficier de toutes les options thérapeutiques disponibles puisque le statut KRAS n’était pas connu. Ce résultat rend compte également des disparités régionales. Aussi, même si le génotypage KRAS fait désormais partie intégrante de la prise en charge du cancer colorectal métastatique, en France, ces derniers résultats indiquent qu’il faut poursuivre la sensibilisation des professionnels de santé, la demande de KRAS doit être précoce et les délais du renvoi de comptes rendus doivent être compatibles avec les délais de prise en charge. Il faut également améliorer la logistique du test KRAS. Pour un suivi de l’évolution des pratiques, une deuxième étude Flash-KRAS est prévue en 2013.
D’après une conférence de presse du Laboratoire Merck Serono en présence des Prs Michel Ducreux (gastro-entérologue, IGR, Villejuif) et Jean-Louis Merlin (biologiste, Unité de biologie des tumeurs, Centre Alexis-Vautrin, Nancy), Dr Pascal Artru (hépatogastro-entérologue et oncologue digestif, hôpital Jean-Mermoz, Lyon) et Dr Anne Bastie (directeur médical Oncologie, Merck Serono).
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024