Anticorps monoclonal anti-CD38

Des réponses profondes et durables

Par
Publié le 12/01/2017
Myélome

Myélome
Crédit photo : MIKE DEVLIN/SPL/PHANIE

Deux études pivotales de phase III, POLLUX et CASTOR démontrent que le daratumumab associé au lenalidomide + dexaméthasone ou bortézomib + dexaméthasone, améliore significativement la survie sans progression (SSP) et le taux de réponse globale chez des patients prétraités atteints d’un myélome multiple en rechute ou réfractaire, quel que soit le traitement reçu préalablement ou le profil cytogénétique de la tumeur.

Étude POLLUX : une baisse de 64 % du risque de progression

Selon l’analyse post-hoc de l’étude POLLUX, le daratumumab associé au lénalidomide et à la dexaméthasone réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 64 % comparativement à l’association lénalidomide + dexaméthasone seule, chez des patients atteints d’un myélome multiple en rechute qui ont reçu une ou plusieurs lignes de traitements (Hazard Ratio [HR] = 0,36 ; IC95 % [0,26-0,49], p < 0.0001).

La médiane de SSP dans le bras daratumumab n’a pas encore été atteinte, comparativement à celle de 18,4 mois dans le bras lenalidomide + dexaméthasone seuls.

Parmi les patients qui avaient reçu une ou trois lignes de traitements antérieures et qui présentaient un profil cytogénétique à haut risque, l’ajout du daratumumab améliore la SSP de 56 % comparativement à l’association lenalidomide + dexaméthasone seuls (HR = 0,44 ; IC95 % [0,19-1,03], p = 0,0475). Cet effet bénéfique du daratumumab est également observé chez les patients ayant arrêté leur précédent traitement depuis plus de 12 mois avant l'entrée dans l’étude (HR = 0,37 ; IC95 % [0,23-0,61], p < 0,0001) et chez les patients réfractaires à leur dernière ligne thérapeutique (HR = 0,47 ; IC95 % [0,29-0,76], p = 0,0015).

Étude CASTOR : un bénéfice significatif en association au standard thérapeutique

Selon l’analyse post-hoc CASTOR, le daratumumab en association avec le bortezomib, inhibiteur de protéasome, et la dexaméthasone réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 61 %, comparativement au bortezomib associé à la dexaméthasone, chez des patients atteints d’un myélome multiple ayant reçu une ou plusieurs lignes de traitements (HR = 0,39 ; IC95 % [0,28-0,53], p < 0,0001).

La médiane de SSP dans le bras daratumumab n’a pas été encore atteinte, comparativement à celle dans le bras lenalidomide + dexaméthasone de 7,2 mois. Parmi les patients qui avaient reçu une première ligne de traitement, l’association du daratumumab a réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 78 %, comparativement au bortezomib + dexaméthasone seuls (HR = 0,22 ; IC95 % [0,14-0,34], p < 0,0001). De plus, ce bénéfice clinique du daratumumab associé au standard thérapeutique était maintenu chez les patients présentant un statut cytogénétique à haut risque (HR = 0,49 ; IC95 % [0,27-0,89], p = 0,0167).

De plus, l’évaluation prospective, randomisée, contrôlée, de la maladie résiduelle dans les études POLLUX et CASTOR, réalisée dans les sous-groupes de patients en réponse complète  montre que l’adjonction du daratumumab dans les deux combinaisons de traitements, augmente considérablement le taux de patients avec une maladie résiduelle négative.

Le daratumumab est actuellement administré par voie IV et a eu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en mai 2016. La forme sous-cutanée du daratumumab est en cours d’évaluation dans un essai de phase I, l’essai PAVO, et serait disponible dans 2 ans.

D’après les communications orales d’Usmani SZ (abstract 1151), de Mateos MV (abstract 1150), de Hervé Avet-Loiseau (abstract 246) au 58 e Congrès de l’American Society of Hematology, San Diego, États-Unis

Dr Sylvie Le Gac

Source : lequotidiendumedecin.fr