« La moyenne d’âge des patients atteints de cancer se situe aujourd’hui entre 65-70 ans et 50 % des patients cancéreux ont plus de 65 ans. Les projections indiquent qu’en 2030, 75 % des cancers concerneront des personnes âgées de plus de 60 ans », souligne le Pr Olivier Guérin. Une collaboration étroite entre oncologues et gériatres est donc nécessaire.
L’oncogériatrie vise une approche globale du patient âgé de façon à assurer une prise en charge adaptée aux différentes étapes de sa maladie. Cette approche multidisciplinaire est très importante car la population des personnes âgées est très hétérogène avec des sujets âgés actifs et d’autres très fragiles, voire dépendants. Une évaluation gériatrique est donc nécessaire pour apprécier l’âge fonctionnel du patient et son espérance de vie, et, en fonction de l’évolution de la pathologie cancéreuse, décider d’un traitement.
« Pour chaque patient, il y a deux écueils : un risque de sous-traitement ou au contraire, de sur- traitement. Il faut trouver le juste équilibre entre le pronostic de la maladie, les caractéristiques propres du patient et la toxicité du traitement pour réussir à adapter le soin », ajoute le Pr Olivier Guérin.
En France, pour répondre au principe d’équité et de qualité des soins pour tous les patients âgés atteints de cancer, des unités de coordination en oncogériatrie (UCOG) ont été créées sous l’impulsion de l’INCa.
Elles sont réparties sur l’ensemble du territoire (24 à ce jour), et participent à la structuration de l’offre de soins en constituant un réseau. Ce système unique au monde a trois missions : la qualité des soins, la recherche et la formation en oncogériatrie et l’information.
La recherche en oncogériatrie
« L’Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement (IRCAN) de Nice, dirigé par le Pr Éric Gilson est le plus grand centre de recherche européen au croisement du cancer et du vieillissement », explique le Pr Olivier Guérin. La recherche fondamentale vise à mieux comprendre les mécanismes biologiques unissant le vieillissement et la carcinogénèse : c’est ainsi que les liens entre les télomères, les cancers et le vieillissement sont explorés.
La recherche appliquée porte, notamment, sur les essais cliniques. En effet, la population âgée est encore trop souvent exclue des essais thérapeutiques rendant difficile le développement de médicaments adaptés, dont l’efficacité et la tolérance ont été spécifiquement démontrées. Un autre axe de développement concerne la dimension sociétale de l’organisation des soins à domicile. Le cancer est une maladie chronique et coûteuse et une réflexion sur les objets connectés, par exemple, pour une meilleure gestion et un meilleur suivi du soin à domicile est en cours.
Enfin, les UCOG ont une mission de formation médicale et paramédicale et participe à l’information du grand public.
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