La semaine dernière se tenait à Paris « Transvision 2014 », premier colloque international sur le transhumanisme, un courant né dans les années 1980 qui fait de la lutte contre le vieillissement son cheval de bataille et défend l’idée que l’homme peut être amélioré par tous les moyens technologiques à sa disposition. Le mouvement est loin de faire l’unanimité, avec quelque 5 000 adeptes dans le monde.
Ils semblent en tout cas peu nombreux du côté des lecteurs du « New England journal of medicine » à qui la revue a soumis le cas totalement fictif d’un patient de 45 ans ne présentant aucun symptôme mais qui, inquiet d’un risque hypothétique de cancer, demande à son médecin un test génétique. Prescririez-vous un test à ce patient qu’on appellera Jim Mathis et si oui lequel ?
Les résultats publiés la semaine dernière montrent que pour 40 % des 929 lecteurs ayant répondu, aucun test ne doit être réalisé. Parmi les 60 % qui en ont proposé un, 40 % ont estimé que seuls les gènes de susceptibilité aux cancers devaient être recherchés – pour 12 % d’entre eux cependant, le génome de Jim Mathis devait être séquencé dans son entier.
Dans leurs commentaires, certains médecins ont souligné les problèmes posés par ce type de test chez une personne en bonne santé (anxiété ou au contraire fausse réassurance) et ont évoqué l’aspect financier (inégalités). Questions légitimes même si, prévient la revue, la réalité risque de rattraper très vite la fiction. M. Mathis pourrait bientôt sonner à la porte de votre cabinet.
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