L'Institut national du cancer (INCa) vient de lancer ce 18 février une grande campagne de sensibilisation au dépistage du cancer colorectal à destination du grand public et des professionnels de santé, en amont de mars bleu.
Le cancer colorectal est le 2e cancer le plus meurtrier, à l'origine de 18 000 décès par an. Chaque année, 45 000 nouveaux cas sont recensés, 53 % chez les hommes (soit 24 000 selon Santé publique France), 47 % chez les femmes (20 800).
33,5 % de participation
Mais détecté précocement, ce cancer atteint 90 % de taux de survie globale à 5 ans, vs 13 % lorsqu'il est détecté à un stade métastatique. Dans 9 cas sur 10, il peut être guéri s'il est détecté tôt.
Or la participation des Français au dépistage organisé est insuffisante, regrette l'INCa. Tous les deux ans, hommes et femmes de 50 à 74 ans ne présentant ni symptômes ni facteurs de risque autre que l'âge, soit 16,5 millions de personnes, sont invités par courrier à réaliser un test de dépistage après avoir consulté leur médecin traitant. Or le taux de participation en France, de 33,5 % en 2016-2017, reste en dessous du seuil de 45 % recommandé au niveau européen, même s'il est en augmentation (il était de 29 % en 2015-2016).
Fiabilité du test immunologique
« La mobilisation du médecin traitant est déterminante pour informer et sensibiliser son patient sur l'intérêt majeur de ce dépistage », insiste l'INCa. Le médecin traitant doit aborder le sujet en consultation, s'assurer que son patient est bien éligible, et lui remettre le kit de dépistage.
L'INCa souligne l'efficacité du nouveau test immunologique (OC-sensor), intégré en avril 2015 dans le programme national de dépistage organisé. Selon Santé publique France, sur l’ensemble des personnes ayant eu un test de dépistage positif, 39 % se sont révélées atteintes de lésions néoplasiques avancées (adénomes avancés et cancers) versus 23 % avec l’ancien test Gaïac (Hémoccult). Le nouveau test a aussi permis de détecter 2,4 fois plus de cancers et 3,7 plus d’adénomes avancés (lésions précancéreuses) soit, entre le 14 avril et le 31 décembre 2015, près de 4 300 cancers et 17 000 adénomes avancés.
Les cancers sont également dépistés plus précocement. Parmi les cancers invasifs, 46,5 % pour le nouveau test versus 38 % avec le test au Gaïac ont été dépistés à un stade 1.
Parallèlement à sa campagne télévisée (semblable à celle de l'année dernière) et une mobilisation sur les réseaux sociaux, l'INCa met à la disposition des médecins généralistes un dispositif d'information, tandis que des messages leur seront adressés sur les logiciels d'aide à la prescription et par courriel.
À l’occasion d’une consultation où sera abordé le sujet du dépistage, le médecin s’assure que son patient est bien éligible au test et lui remet un kit de dépistage. Le test, simple à utiliser, consiste en un prélèvement unique de selles grâce à un bâtonnet qui est ensuite à replacer dans un tube hermétique garantissant sa conservation. Le patient doit alors adresser le tube ainsi que la fiche d’informations transmise avec le kit qu'il aura complétée, au laboratoire d’analyses médicales dont les coordonnées figurent sur l’enveloppe fournie.
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