L’IRRADIATION partielle et accélérée du sein (IPAS) fait aussi bien que la radiothérapie externe dans les cancers du sein au stade précoce, d’après les résultats à dix ans d’une étude randomisée hongroise sur 258 femmes ayant eu une chirurgie conservatrice. Pour le Pr Csaba Polgar, auteur principal et directeur du centre de radiothérapie à Budapest, cette technique de curiethérapie pourrait être proposée plus largement, puisque les résultats sur le plan carcinologique ont été aussi bons que la radiothérapie externe et meilleurs sur le plan cosmétique.
L’IPAS a pour objectif de cibler les rayonnements à la région immédiate entourant la tumeur d’origine. La technique consiste à mettre en place après la chirurgie plusieurs cathéters dans le lit tumoral sous anesthésie locale ou générale. C’est à travers ces tubes flexibles que la source radioactive à haut débit de dose délivre le rayonnement très précisément sur le site tumoral.
Avantage cosmétique.
Dans cette étude randomisée, le taux de récurrence locale était de 5,9 % dans le groupe IPAS et de 5,1 % dans le groupe conventionnel avec radiothérapie externe. « Il n’y a eu aucune différence de survie totale, de survie spécifique liée au cancer et de survie sans rechute entre les deux groupes, explique le Pr Polgar. En revanche, les différences cosmétiques étaient saisissantes, puisque 81 % du groupe IPAS ont présenté d’excellents résultats par rapport à 63 % de ceux ayant eu une irradiation total. »
Autre avantage de poids, la technique IPAS permet de raccourcir la durée du traitement à 4-5 jours par rapport aux 5 semaines nécessaires habituellement. Ce qui est très intéressant pour les personnes n’ayant pas accès facilement à un centre de traitement, les sujets âgés et les femmes ayant une activité professionnelle. Autorisée aux États-Unis en pratique courante, l’IPAS est utilisée dans moins de 10 % des tumeurs précoces en Europe. Pour le Dr Christine Haie-Meder, radiothérapeute à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif : « Nous savons que toutes les patientes ayant un cancer du sein n’ont pas besoin d’une irradiation mammaire totale. En particulier chez les sujets âgés, l’irradiation partielle du sein permet de raccourcir la durée du traitement de manière significative. Cette étude est importante, car elle montre dans le cadre d’un essai randomisé sur un suivi de dix ans que dans une population sélectionnée, l’irradiation partielle donne d’aussi bons résultats que l’irradiation totale avec le même taux de récidives, mais avec de meilleurs résultats cosmétiques. »
Communication présentée au 31e congrès de l’ESTRO (European Society for Radiotherapy and Oncology) à Barcelone, 9-13 mai 2012.
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