L'accélération de l'innovation en cancérologie constitue une opportunité pour les patients, mais aussi un défi pour le système de santé. Les laboratoires pharmaceutiques tirent la sonnette d’alarme sur la lenteur des procédures de mise sur le marché des nouveaux anticancéreux.
Une vague sans précédent de nouveaux anticancéreux (plus de 70 ces cinq dernières années) est venue enrichir l'arsenal thérapeutique et plus de 1 800 molécules sont en développement.
Rôle pionnier de la France en matière d'innovation
Avec l'arrivée des immunothérapies et des thérapies ciblées, les médicaments s’adressent à des populations de patients de mieux en mieux identifiées. La France est d’ailleurs le seul pays européen à avoir installé un réseau de 28 plateformes de génétique moléculaire pour faire les diagnostics pour les médicaments ciblés. Tout l'enjeu aujourd'hui pour les entreprises du médicament (LEEM) est de défendre le rôle pionnier de la France dans la recherche et d'accélérer l'accès et la diffusion de ces nouveaux traitements. Chaque jour, plus de 1 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués en France et le cancer reste la première cause de mortalité devant les maladies cardiovasculaires. Le continuum du développement clinique d'un médicament jusqu'à son intégration dans le parcours de soins est plus que jamais au cœur de l'actualité.
Les patients n'ont pas le temps d'attendre
« Les patients n'ont pas le temps d'attendre. Une réforme urgente du système de santé est nécessaire pour les patients », a souligné Jean Christophe Barland, président du Comité Cancer du LEEM. Les entreprises du médicament ont ainsi défini 15 objectifs à atteindre rapidement dans trois domaines : la recherche, l'accès précoce et le parcours de soins et il formule des propositions clés pour permettre à ces innovations de devenir plus rapidement des réalités thérapeutiques pour les patients.
Parmi les plus importantes, figure la réforme du régime des Autorisations Temporaires d'Utilisation (ATU) pour aller vers un mécanisme de « fast track » par indication ainsi que l'adaptation des méthodes d'évaluation en vue du remboursement, en prenant en compte les données générées en conditions réelles d'utilisation : il faut une « évaluation dynamique ». En effet, le système actuel de développement des médicaments, de leur évaluation et de leur prise en charge ne correspond plus à la révolution thérapeutique en cours.
Un système d'évaluation obsolète
« Nous sommes face à un changement de paradigme et on ne peut pas obtenir un accès précoce avec un système d'évaluation qui est obsolète », a déclaré Patrick Errard (président du LEEM). Aujourd'hui, les autorisations de mise sur le marché sont demandées pour des traitements comportant de multiples autres indications possibles, testées sur le plan clinique au fur et à mesure de l'identification des mécanismes biologiques associés à telle ou telle tumeur. Par ailleurs, les options d’associations/séquences de traitement multiples changent la donne. « Il faut remettre à plat intégralement le circuit d’évaluation et d’accès au marché du médicament », a ajouté Patrick Errard. C’est l’un des dossiers prioritaires que le LEEM portera lors du prochain conseil stratégique des industries de santé en juillet prochain.
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