On l’appelle le MasSpec pen (pour stylo de spectrométrie de masse). Il ressemble à un stylo, et il est relié à un spectromètre de masse. Il pourrait permettre, pendant une opération visant à ôter du tissu tumoral, de savoir en quelques secondes jusqu’où le chirurgien doit inciser.
Le but : limiter les rechutes (qui peuvent davantage survenir si du tissu tumoral reste en place) ainsi que les conséquences délétères liées à une résection tissulaire importante, le tout en un temps minimal pour ne pas prolonger trop l’opération.
Une goutte d’eau et des métabolites
Les cellules, selon qu’elles sont ou non tumorales, ne produisent pas les mêmes métabolites. Et le type de métabolites produit représente une sorte d’empreinte digitale caractéristique du tissu. Les chercheurs ont donc analysé différents tissus, cancéreux ou non, et leur ont associé un groupe de métabolites. L’idée est d’utiliser ces « empreintes » pour définir si un tissu non caractérisé (pendant l’opération) est cancéreux ou non, et parfois le type de cancer dont il s’agit. Le stylo est amené au contact du tissu (il est conçu pour fonctionner indépendamment de la forme et de la consistance de celui-ci), il y dépose une goutte d’eau dans laquelle viennent se diluer les métabolites produits par le tissu. La goutte est ensuite dirigée vers le spectromètre de masse où les métabolites sont analysés. Le résultat apparaît sur l’écran d’ordinateur. Ce processus ne lèse pas le tissu.
96 % de fiabilité
Les scientifiques de l’Université d’Austin au Texas ont mis au point ce dispositif qu’ils ont testé sur des échantillons de tissus humains (cancéreux et sains), et sur des tumeurs murines pendant une opération sur la souris. Le MasSpec pen a ainsi été capable de fournir un diagnostic, fiable à 96 %, en 10 secondes, sur 253 échantillons de tissus humains : 95 de poumon, 57 d’ovaires, 56 de thyroïde et 45 de sein. Il a aussi montré être capable de détecter la présence de cellules cancéreuses dans des tissus situés à la limite du tissu sain et du tissu cancéreux, composés d’un mélange de cellules. Enfin, il a été testé sur des souris vivantes, pendant qu’elles étaient opérées d’une tumeur, et ce sans entraîner de lésion. L’équipe espère pouvoir débuter des tests sur des tissus humains, directement pendant des opérations, courant 2018.
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