La normalisation de l’accessibilité des personnes handicapées aux Établissements Recevant du Public (ERP) confine au délire. Plus l’ERP est important, plus les délais d’accessibilité aux personnes handicapées sont repoussés, voire illimités : pas de date réellement fixée pour la SNCF et la RATP.
L’État dans sa logique considère que si l’école, la mairie, la poste, le palais de justice, les grandes surfaces… ne sont pas dans l’obligation de se mettre aux normes d’ici un an, la petite épicerie de quartier ou du village, quant à elle, y est obligée (sous peine de mise sous scellés ou d’amende) d’ici un an. Doit-on considérer cette logique comme légitime, où penser que la Gauche a décidé de faire péricliter le petit commerce ???
Quant à la normalisation immédiate des cabinets médicaux, soyons sérieux ! Au sujet des WC, leur présence est un avantage proposé à nos patients à l’inverse de la Poste, ou des Banques. Au début de mon installation, mon cabinet médical n’avait pas de toilettes. Mes patients, handicapés ou non, prenaient leurs précautions. Puis changement de cabinet médical avec apparition des toilettes pour les patients (sans fauteuil roulant). Il s’avère qu’elles étaient peu utilisées, sauf par certains qui ont pris l’habitude de s’en servir avant de me consulter (économie de papier ?).
Pour les personnes sévèrement handicapées, la question se pose : actuellement ont-elles la possibilité d’atteindre le cabinet médical rêvé et exigé par leurs associations, lorsque les trottoirs, les autobus, le métro… sont inadaptés à leurs déplacements ? Pourquoi vouloir mettre la charrue avant les bœufs ?
Les associations et le gouvernement semblent ignorer ce que toutes personnes handicapées ou non savent : L’accès et la qualité des soins, pour le médecin, sont équivalents envers tous, handicapées ou non, et qu’il sera toujours présent auprès d’elles, soit à son cabinet, soit à leur domicile. Quel pharmacien ne s’est pas déplacé au domicile du patient pour lui apporter ses médicaments ? La petite structure sait et peut gérer humainement au cas par cas.
Cette normalisation à la va-vite veut-elle nous démontrer que :
- Nos syndicats paraissent depuis quelques années plus attirés à recevoir des mains des ministres des Légions d’Honneur pour remerciements des « Bons et Loyaux Services » que de défendre la médecine libérale,
- Les associations sont prêtes à dégrader le système de santé français pour satisfaire une exigence immédiate, sans prendre de recul, comme un caprice d’enfant,
- Quant au gouvernement, il est plus apte à pressurer les petites entreprises sans défense pour faire valoir son autorité qu’à envisager une véritable politique pour les personnes handicapées.
Les Molieres (91)
Non à la promotion des boissons alcooliques dans « le Quotidien »
L’Alliance Prévention Alcool, que je préside depuis 2012, a été alertée par l’un de ses membres sur la parution d’un encart publicitaire dans « le Quotidien du Médecin » du jeudi 16 janvier 2014.
Cet encart nommé « publireportage », quoi qu’il n’ait pas eu à mobiliser beaucoup de journalistes professionnels, se présente sous le titre « Qu’est-ce que le slow drinking ? » et a été financé par la société Bacardi Martini France. Il fait la promotion des boissons alcooliques en proposant de les boire lentement.
Nous ignorons si c’est la première fois que votre journal accepte la publicité d’une grande compagnie alcoolière pour qu’elle fasse connaître aux médecins français ses vues sur les meilleurs moyens d’atteindre la santé et le bien-être. Nous ignorons également si votre vigilance déontologique a été trompée par la ressemblance entre « slow drinking » et « low drinking », mais nous nous permettons de vous faire remarquer que ce n’est pas la même chose d’un point de vue épidémiologique.
Nous savons que votre journal a, par ailleurs, le 27 janvier dernier, donné la parole à Madame Catherine Hill pour décrire le fardeau sanitaire de l’alcool en France, qu’il se consomme vite ou lentement.
Il nous paraît regrettable que vous donniez à penser que le corps médical français peut accepter ce double discours de la part d’un grand nom de la presse spécialisée.
Nous attendons donc de votre part que vous exprimiez vos regrets et vos excuses auprès de vos lecteurs pour cette maladresse rédactionnelle, sans doute générée par l’obsession des recettes budgétaires.
Président d’Alliance Prévention Alcool
• La réponse du Dr Gérard Kouchner, président du Groupe Profession Santé, directeur de la publication du Quotidien du Médecin :
Monsieur le Président,
Je vous remercie de votre courrier.
La ligne rédactionnelle du journal et la publicité sont chez nous très nettement séparées ; chaque publicité étant toujours balisée comme telle de même que les conférences de presse étant organisées par des annonceurs.
Vous n’ignorez pas qu’une publicité acceptée par la commission de publicité ne peut pas être refusée, ce refus pouvant être considéré comme un refus de vente.
Je suis tout à fait sûr que nos lecteurs peuvent faire la part des choses.
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