LES DOULEURS chroniques altèrent la qualité de vie des patients et de leur entourage. Source d’arrêt de travail et d’incapacité, elles ont, au-delà de leur dimension médicale et individuelle, un impact sociétal indéniable. « La douleur chronique n’est pas un simple signal nociceptif, mais un phénomène bio-psycho-social », souligne Han Kress, le nouveau président d’EFIC. D’où l’idée d’organiser une réunion européenne pluridisciplinaire consacrée à la dimension sociétale et économique de la douleur, et tout particulièrement de la douleur chronique. Dans un premier temps, l’intention était de dresser un état des lieux tant épidémiologique qu’économique de la douleur, puis, dans un deuxième temps, de prendre connaissance des plans mis en place dans les différents pays ou régions pour améliorer la prise en charge des patients douloureux chroniques. Avec, in fine, la volonté d’établir de façon consensuelle des objectifs et des stratégies à déployer pour que la douleur soit reconnue comme une maladie à part entière et devienne partout une priorité dans les politiques de santé publique.
Politiques spécifiques.
Comme l’a rappelé Ceri Philips, professeur d’économie à Swansea, une étude menée dans 15 pays européens sur plus de 45 000 sujets de plus de 18 ans a montré que 19 % des adultes souffrent de douleurs modérées à sévères ayant un impact sur leur vie professionnelle et sociale. Elle a également mis en évidence l’insuffisance de la prise en charge de ces douleurs chroniques : 27 % des patients disent ne pas avoir eu recours au système de soins et 40 % des sujets pris en charge déclarent être insatisfaits de leur traitement…
Certes, les données diffèrent grandement d’un pays à l’autre. Et si la France apparaît pionnière en ce domaine, avec la mise en œuvre, dès 1998, de plans spécifiques, de façon globale, beaucoup reste à faire à l’échelon européen pour que les patients douloureux chroniques – ceux qui souffrent de douleurs cancéreuses, mais aussi ceux qui ont des douleurs d’origine rhumatismale, traumatique, neurologique – aient accès à des consultations spécialisées et à des centres antidouleur.
Dans cette optique, tous les acteurs concernés doivent se concerter, des politiques spécifiques doivent être mises en place, à l’instar des plans français. L’organisation des systèmes de soins doit accorder une place à la prévention et à la prise en charge de la douleur. Il est indispensable que les patients soient mieux informés et la recherche poursuivie pour mettre au point des traitements innovants, pharmacologiques et non pharmacologiques. Telles sont les conclusions du SIP 2011, auquel 85 associations ont participé.
* International Association for the Study of Pain
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