LA CONSTIPATION induite par les opioïdes est une complication quasi-systématique des traitements antalgiques par opioïdes utilisés en soins palliatifs et sa prise en charge est souvent difficile en préventif comme en curatif. Elle se manifeste par un nombre de selles spontanées inférieur à trois par semaine, selles déshydratées, dures, accompagnées de sensations de ballonnements très gênantes et douloureuses. La constipation peut parfois entraîner un fécalome, voire une pseudo-occlusion intestinale. L’inconfort généré par la constipation est tel qu’il peut mettre en jeu l’efficacité de la prise en charge de la douleur. Le bromure de méthylnaltrexone est un antagoniste spécifique périphérique des récepteurs mu opioïdes. En effet, sa capacité à franchir la barrière hémato-encéphalique est limitée, ce qui lui permet d’agir comme un antagoniste spécifique des récepteurs mu opioïdes au niveau du tractus gastro-intestinal, sans modifier les effets analgésiques à médiation opioïde sur le système nerveux central. Relistor (bromure de méthylnaltrexone) est ainsi le premier médicament ayant obtenu une indication dans la prise en charge de la constipation opio-induite chez les patients présentant une pathologie à un stade avancé et relevant de soins palliatifs, lorsque la réponse aux laxatifs habituels a été insuffisante.
Voie sous-cutanée.
Il s’administre par voie sous-cutanée, un jour sur deux. Son efficacité et sa tolérance ont été mises en évidence dans le cadre de deux études randomisées, en double aveugle, contrôlées versus placebo, incluant au total 288 patients. Les résultats de ces deux études (Thomas et al. « N. Engl J Med », 2008 ; 358, 2332-43 et Slatkin et al. « Journal of supportive oncology », vol 7, number 1, 2009) montrent que Relistor permet une reprise rapide du transit dans les 30 à 60 minutes en moyenne. « Après la première injection, le pourcentage de patients répondeurs dans les quatre heures est de 48,4 % (versus 15,5 %) et la moitié des patients sont répondeurs dès trente minutes. Cet effet est maintenu dans le temps (évaluation jusqu’à quatre mois) », a souligné le Dr Florian Scotté (oncologue, hôpital Georges-Pompidou, Paris). Les douleurs abdominales légères à modérées sont les principaux effets indésirables. La spécificité d’action et l’efficacité de Relistor ont permis aux sociétés savantes de soins palliatifs européenne et française d’édicter des recommandations pour la prise en charge de la constipation induite par les opioïdes en positionnant Relistor en seconde intention, après l’échec des laxatifs, comme l’indique l’AMM.
Conférence organisée par Wyeth Pharmaceuticals France avec Emmanuelle Quiles (Présidente Wyeth Pharmaceuticals France), le Dr Philippe Poulain (anesthésiste, Centre Claudius-Regaud, Toulouse) et le Dr Florian Scotté (oncologue, hôpital Georges-Pompidou, Paris).
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