Chef du service addictologie à l’hôpital Paul Brousse (Villejuif) et coordonnateur de l’essai multicentrique « Alpadir » dans le Baclofène, le Pr Reynaud livre ses premières impressions sur l’élargissement à venir de la palette thérapeutique dans l’alcoolo-dépenance.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur l’Alcover par rapport aux deux autres nouveaux produits ?
Contrairement au nalméfène indiqué dans la réduction de la consommation de façon à arriver à des consommations moins nocives ou non nocives chez des patients ne pouvant pas les diminuer seuls, l’Alcover® vise au maintien de l’abstinence chez les malades sévères. Le baclofene a, quant à lui, les deux indications : la réduction de la consommation et le maintien de l’abstinence.
Les études présentées par D&H Pharma vous ont-elles convaincu ?
Les résultats apparaissent à première vue extrêmement séduisants. Les patients qui n’auraient pas réussi à diminuer ou qui souhaiteraient être abstinents auront avec Alcover un médicament qui les aidera vraisemblablement beaucoup. L’expérience en Italie montre que ce produit est utile et la forme galénique prévue permet de n’avoir aucune inquiétude sur les risques de détournements.
Comment se situe l’Alcover par rapport au Baclofène ?
Pour le baclofène, les études en double aveugle randomisées ne sortiront qu’en décembre. Actuellement, on est dans des impressions cliniques et des suivis de cohortes qui laissent penser que le baclofène s’avère efficace pour les deux indications (diminution de la consommation et maintien de l’abstinence). Contrairement à l’Alcover, le baclofène a un maniement plus compliqué. Il est à la carte avec des montées progressives. Il a aussi un certain nombre d’effets secondaires qui peuvent être gênants et aboutir à l’arrêt du traitement. Mais selon les études, ces effets secondaires ne sont pas forcément liés aux quantités. Chacun réagissant à sa manière selon son organisme et sa génétique. En règle générale, c’est au-delà de 100 mg qu’apparaissent les effets secondaires
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