Dans le cadre de la mise sur le marché de Selincro (nalmefène), l’ANSM a souhaité mettre en place un Plan de Gestion des Risques (PGR) au niveau national, afin de s’assurer du bon usage incluant un suivi psychosocial.
En pratique, ce PGR se traduit par la mise à disposition des prescripteurs et des patients de documents d’information et d’aide au suivi du traitement par Selincro. « Le médecin a à sa disposition un kit, qui contient un guide qui lui est destiné de mise en place et suivi du traitement ainsi que deux documents destinés aux patients », explique le Dr Sylvia Goni directrice des Affaires Médicales des laboratoires Lundbeck. L’un est à remettre au patient à la visite initiale pour l’informer sur les effets de l’alcool, et lui faire quantifier sa consommation. L’autre est remis à la deuxième visite de mise en place du traitement (2 semaines après la 1re consultation) : il s’agit d’un agenda de consommation et de prise de Selincro.
Le patient doit être revu 2 semaines après la prescription pour vérifier la tolérance et l’observance. Ensuite, il doit être revu après un mois de traitement, puis tous les mois afin de faire le point sur sa consommation d’alcool et son état clinique.
Nouvelle démarche : traitement à la demande
C’est au cours de cette consultation mensuelle que se fait le suivi psychosocial du patient. Les étapes clés sont le suivi de la consommation, la vérification de l’observance, l’évaluation de l’amélioration globale, la restitution au patient et la réévaluation de l’objectif thérapeutique.
« À chaque visite, il est important de faire le point de façon positive avec le patient et de le motiver en l’encourageant, en mettant en avant ses progrès, et en le responsabilisant. Il faut l’aider à retrouver son autonomie et à se libérer de cette habitude compulsive en discutant avec lui sur les difficultés rencontrées », souligne le Dr Goni. « Avec Selincro, on entre dans une nouvelle démarche : le traitement est pris à la demande et il n’y a pas de stigmatisation du patient. On ne vise pas l’abstinence, mais la réduction de la consommation d’alcool : le patient peut rester socialisé… » Le traitement doit être systématiquement réévalué à 6 mois. En cas d’inefficacité, il doit être arrêté.
Le médecin traitant le mieux placé
Les personnes dépendantes à l’alcool doivent pouvoir être aidées et conseillées par leur médecin traitant. Le support de l’entourage du patient est également extrêmement important. « Le médecin généraliste est le mieux placé pour faire de la prévention active et ouvrir le dialogue pour éviter d’en arriver au stade des complications. Selon les experts, on dispose de 13 ans pour agir… », ajoute le Dr Goni.
Selincro est une réponse pour les patients ayant une dépendance à l’alcool avec une consommation à risque élevé, sans symptômes physiques de sevrage, mais il doit être associé à un accompagnement. « Le médecin généraliste connaît généralement bien le patient et sa famille et il peut ainsi aider au mieux le patient dans sa démarche… », souligne encore le Dr Goni.
Environ 10 000 kits permettant d’assurer le suivi psychosocial ont déjà été remis aux médecins. « Nous avons également reçu de nombreuses demandes spontanées de la part des médecins, montrant leur intérêt envers cette approche », se félicite le Dr Goni.
Les médecins intéressés peuvent aussi téléphoner au laboratoire ou télécharger la documentation disponible sur le site www.lundbeck.fr
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024