L’AFIPA (Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable) se réjouit des bons chiffres de vente du secteur de l’automédication, dans un environnement très difficile (crise, scandales sanitaires...). Par rapport au marché difficile du médicament officinal prescrit, en baisse de 1,3 % (à 26,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires) en 2011, le marché de l’automédication reste, lui, sur une dynamique positive avec 1,9 % de croissance (à 2,19 milliards d’euros).
Pour Antoine Bon, vice-président de l’AFIPA, ces bons résultats sont à mettre au compte des délistages (passage du statut de médicament de prescription médicale obligatoire à celui de médicament de prescription médicale facultative), des nouvelles formes galéniques, et surtout de la croissance des zones de libre accès aux médicaments sans ordonnances dans les pharmacies. Le dynamisme de l’automédication ne se dément pas depuis plusieurs années : avant la hausse 2011 de 1,9 %, le marché avait déjà progressé de 2,2 % en 2010 et de 1,8 % en 2009.
Prix en hausse.
Quatre familles de médicaments tirent leur épingle du jeu en 2011 (lire tableau). Les vitamines et les suppléments minéraux (15,9 % pour un marché de 119 millions d’euros), les médicaments antitabac
(9,6 %, 81 millions d’euros), l’antalgie (6,4 %, 386 millions d’euros) et les traitements des voies respiratoires supérieures (1,5 %, 515 millions d’euros).
Quant aux prix de l’automédication, ils n’ont augmenté que de 3,1 % en quatre ans, alors que sur la même période, l’inflation s’est élevée à 6,7 % (soit une baisse de 3,6 % sur cette période en euros constants). En 2011, le prix moyen d’un médicament d’automédication est de 4,36 euros, précise l’AFIPA.
L’association a mesuré également l’augmentation du libre accès dans les officines (*), trois ans et demi après la mise en place de la mesure par Roselyne Bachelot en juillet 2008. Si 5 000 officines seulement avaient mis en place une telle zone d’accès direct en 2008, elles sont désormais 15 940 (71 % des officines) à l’avoir fait. Selon l’AFIPA, les pharmacies disposant de cet espace voient leur chiffre d’affaires progresser de 5 % sur les ventes de ces spécialités en accès direct.
L’AFIPA continue par ailleurs de faire campagne auprès des pouvoirs publics pour abandonner la notion de service médical rendu (SMR) insuffisant qui, selon elle, colle trop à la peau des médicaments déremboursés. Elle lui préférerait la notion de « médicament à prise en charge individuelle », moins connotée.
(*) : Une zone d’accès direct par le patient à certains médicaments sans prescription. Cette liste de médicaments est déterminée par l’AFSSAPS. 399 spécialités sont actuellement référencées dans cette liste.
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