L’Académie nationale de médecine déplore l’échec de la lutte contre le mésusage du Subutex malgré les mesures prises en 2008 par les pouvoirs publics. « On constate aujourd’hui l’insuffisance des résultats obtenus » s’alarme la commission VI (Addictions) de l’Académie.
Depuis 1998, le mésusage de buprénorphine serait à l’origine de 30 à 40 décès chaque année en France. Pour lutter contre le trafic de buprénorphine, estimé à près de 250 millions d’euros par an en France, la commission préconise le recours à la méthadone, ou aux génériques du Subutex dans un texte signé par les Prs Jean Costentin, Jean-Pierre Goullé et Gérard Dubois.
La méthadone en première intention
Les académiciens insistent sur l’importance du sevrage en tant qu’objectif « véritablement privilégié ». Dans ce but, la méthadone doit donc être prescrite en première intention. En cas d’échec de la méthadone, ils rappellent que, contrairement au princeps, les génériques du Subutex sont moins solubles et ne peuvent donc être utilisés en injection, ce qui limite leur détournement.
La Suboxone, est également évoquée comme produit de substitution aux opiacés de seconde intention. La Suboxone associe en effet la naloxone à la buprénorphine, « cette association prévient l’effet shoot recherché par l’injection de buprénorphine », écrivent les académiciens.
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